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  • Rosée.

    Il fut donc un amour irraisonné, araisonné de faux en folies, de barbares déchaînés, d'illusions perdues dans lequel on trouvait en mendiant le miroir aux alouettes de faux printemps, de faux renouveau, de vrai immobilité, de vrai ennui!


    Ainsi fût-il donc de cet amour, de ces trajets incertains, de ces fragilités avouées, de ces failles apparentes, de ces masques en trompe l'oeil, de ces retours à l'état sauvage.

    Dans le froissement d'un papier argenté : on pouvait oublier immédiatement qu'il existait autrechose qu'un ballet d'ombres déchirées.

    Le son fragile, fugitif, crissant du papier froissé dans la lumière avait ce pouvoir magique...fondu-enchainé aux autres épisodes... 

    Une phrase me hantait :

    "La lumière roule sur son visage, cette source vive à demi-tue".

    J'aurais pu l'écrire sur un morceau de feuille. Elle était assez longue. Elle me semblait belle. Elle me semblait porter un mystère. 
    "Une de ces aubes croulantes d'eau rosée, de ces mystèrieuses surfaces teintées d'ors que le regard dans sa quête d'embrasement ne saisit jamais autrement qu'en parcelles aveuglantes" était la suite de ce poème auquel je pensais souvent.Dans mon souvenir se mêlaient les tableaux de Turner aux levers et couchers somptueux d'un astre brulant de se consumer.

    "L'existence occupée à froisser les êtres et les choses." aurait été la fin de ce poème aux accents discrètement mélodieux de pluie d'Avril.

    Il aurait donc été simple de décrire et de dire les multiples contorsions de l'âme plongée dans ce que l'on nomme l'état amoureux, mais...

    Puisqu'il s'agissait d'une rêverie où l'on aura retrouvé pêle-mêle ses jouets d'enfants, ses peurs d'avant, ses espoirs aussi et ses belles illusions, dans les reflets desquels on aura reconstitué les fragments de son identité, son passseport intime et primesautier, il était tout de même difficile de mettre à jour la cohérence d'un récit qui se perdait aussi souvent dans les méandres de ces retrouvailles avec soi-même.

    J'ouvrais les yeux et face à moi, se trouvait le reflet du miroir.  

    C'est ainsi, pensais-je que nous aimons, ainsi que nous vivons.

    D'un seul mouvement de paupières : nous sommes ou disparaissons.
    Seul survivant du regard : le souvenir.