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écriture.

  • Des mots...

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    Des mots on en trouve à l'orée de ses rêves. Sur le bord ourlé de ses pensées, quand on suit bien le fil. C'est un peu difficile à suivre, la corde est raide. De nombreuses choses tentent de vous distraire, quand ce ne sont pas les choses, ce sont les gens. Ils vous parlent souvent quand ils n'ont rien à dire. C'est ennuyeux.
    Rêver est essentiel. Fondateur. Tellement important. Quand on ne rêve plus on s'assèche, on perds l'essence, on se délite comme des vieux troncs d'arbres pourrisssant loin de leurs racines. Mais continuer à rêver en grandissant est difficile, périlleux, tant les rêves sont des objets de convoitises pour certains, et pour d'autres ce qui est pire, des moments où ils peuvent tenter d'accéder à votre inconscient. Vos rêves deviennent alors dangereux puisqu'ils trahissent vos pensées profondes et c'est à partir de cette trahison que la manipulation va pouvoir commencer. Donc méfiance. Parce qu'il y a des spécialistes, des maîtres es manipulation.

    Des mots, on en trouve dans chaque histoire, dans chaque rencontre, dans chaque fusion. Des mots voyageurs, libres, des mots teintés de ciel bleu ou de gris, cela dépend. Rêve, cauchemar. C'est à chaque fois la vie qui reprend son chemin en nous traversant. A chaque trajet sa couleur, son identité.

    Des mots on en trouve un peu partout, dans les yeux des autres, dans leurs mouvements. On en trouve beaucoup dans l'amour, des mots. Ils fleurissent spontanément sur les sourires et les gestes tendres. Les mots se marient entre eux, se délaissent aussi parfois comme des jouets un peu cassés, un peu abîmés par le temps qui les a couvert de poussière. Les mots s'aiment et se rejettent. (un peu d'embruns dans la pupille et c'est la marée qui s'annonce débordant de son cadre littéraire, envahissant votre espace, saccadant vos phrases, taillant dans vos mots justement des largesses insoupçonnées). Je pourrais dire qu'il s'agit d'un peu de délire dans les mots justement. Mais non. On aime trop quand les mots s'envolent pour leur interdire de voyager dans tous les territoires...

    Des mots on en trouve dans la nature, autour de soi, dans les paysages qui sont les tableaux qui nous entourent. On entrouvre des portes secrètes un peu partout. Des mots on en mâche et remâche parfois, parce que dire "pardon, je t'ai oublié" n'est pas à la portée de tous, même en murmurant.

    Des mots, on entrouvre les autres, on entrouvre des secrets, des fils conducteurs, des trajets intérieurs. Des mots qui nous font rêver, qui nous font pleurer, qui nous font sourire, ou rire. Des mots dans les larmes pour qui vit en silence...

    Parce que le silence est la part de nous mêmes qui refuse le langage, la part de nous mêmes qui veut "être" simplement là en dehors du langage qui pourrait la décrire.

  • Où le temps s'ouvre enfin.

    Mémoire aux flots indomptables, aux accents terribles des paysages montagneux, aux territoires aussi vaste qu'un désert.

    Mémoire : grimoire entassé sous un pupitre de marbre où la main froide passe en négligeant de soulever les grains de poussières qui roulent et s'entrechoquent en galets souples et doux.

    Passage à froid, à vide, à l'azote liquide pour entendre le son de la matière brisée, cassante.

    Le cri brûlant d'un morceau de glace fracassé contre une dalle de pierre : ma conscience.

    Dormir jusqu'au chant du loup. Prier jusqu'au lever de la lune. Pleurer jusqu'à la cendre enfouie sous les larmes chaudes. Crier jusqu'à l'aveuglement, les yeux dans la lumière.

    Embrasse les terres figées de la mémoire. Passe le sourire brulé sur la dalle chaude de tes mains. Si elles s'ouvrent. Paumes vers les cieux.

    Passent et repassent les rides surprises par l'hiver.