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“Le Grand Couac”, une nouvelle inédite de David Albahari | 26 août 2009
Je lis des auteurs mineurs.
Est-ce ma faute ?
Ne serait-ce point eux les coupables ?
Coupables de ne pas faire la une des journaux, de n’être pas invités dans les studios radio, de ne pas jouer à la potiche dans les quelques – et piteuses – émissions télé, de ne pas rafler les super prix ?
Je vous le demande. Il font quoi, les auteurs mineurs ? Ils restent dans leur coin, ils ne font pas de bruit. Parfois, ils sont morts. C’est pas bon, ça. Ça fait vieux, dépassé. Vraiment, ils exagèrent, les Forton & cie.
Je lis des auteurs mineurs. Publiés par des maisons d’édition qui tirent le diable par la queue. Publiés, aussi, parfois – il faut le dire – par de nobles maisons d’édition, dont les priorités ne sont peut-être pas les mineurs. Je ne sais pas. Ou si, un peu.
Pourtant, avant d’être « majeurs », de faire la une des journaux, etc. (voir plus haut), il faut bien commencer : il faut bien être mineur, autrement dit, pas connu, pas reconnu. Etre mineur, ça peut durer… une vie.
Pourquoi ce coup de blues automnal ? Je viens de rencontrer, de court passage en France, David Albahari. Il était invité dans une librairie (L’Arbre à lettres, Paris 5e). Je pensais que ce serait plein à craquer de lecteurs. Pas vraiment. Mais chapeau aux téméraires libraires !
Des David Albahari, il y a en des tas. Je le sais bien.
En France, l’auteur en question est suivi de près par son traducteur, Gojko Lukic. Il est publié par deux maisons d’édition. Gallimard pour les romans. Les Allusifs pour les nouvelles. Ce mois-ci, deux nouveautés : Sangsues, un roman fleuve aussi inattendu que le Danube. Et Ma Femme, des histoires courtes, sarcastiques. Pour ces Lectures buissonnières, David Albahari a écrit spécialement une nouvelle intitulée Des plumes et du Goudron (à relire ici).
Je râle, je râle.
Je n’ai rien dit des lecteurs. Ils font quoi les lecteurs ? Sont-ils eux aussi coupables ?
Je ne sais pas.
A tous (sauf les bandits & cie) : à demain !