Sédiments_Avant-Garde_© - Page 215
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Trois roses.
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Deux roses.
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Une rose.
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La foule.
Up. Up. Up. Il y avait un rire dans cette chanson, quelquechose qui ne m'a jamais quitté, un sentiment d'inexorable que je n'ai jamais su ni décrire, ni saisir, quelquechose qui m'a toujours échappé à la manière d'un parfum d'enfance dont je ne me souviens pas et qui m'a laissé juste le souvenir de son existence, une vague brume dans la mémoire.
Ecrire c'est aussi tenter de comprendre ce qui nous échappe, ce qui ne veut pas rester dans le souvenir et qui envahit la vie soudainement comme une belle lumière de printemps qu'en fait en y réfléchissant bien on aimerait avoir toujours sous les yeux. Et non tout tourne et reprend son chemin, se sépare et disparait au loin.
Mais quoi! Ca n'intéresse pas, plus. Ce n'est pas de l'argent, du billet froissé qui crisse sous les doigts et qui a comme le charme du son des talons d'une prostituée qui traverse la rue, le soir tard. Non, les sentiments, leurs méandres, leurs envolées, leurs richesses et les frissons qu'ils donnent à ceux ou celles ... qui prennent le temps de les accueillir en eux n'intéressent pas, plus.
Parce qu'ils ne sonnent ni ne trébuchent comme de la monnaie vulgaire salie par toutes les mains. Ils sont pourtant tout ce que le chemin de l'homme vaut. De la menue monnaie pour certains. Des lingots d'or pour les autres. Mais rien de ce que je dis n'a d'importance, la vulgarité, la laideur et la bêtise l'ont emportés et c'est tous les jours que nous en payons le prix!
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J'ai résolu l'irrésolue.
Résumons.
Il y a tellement de pensées dans ces quelques grammes de lumière posés sur le galbe d'une feuille à peine courbée par le poids du temps qui passe.
que je peine à me souvenir de chacune d'elle...
Seul le souvenir est important... Il est tout ce qu'il reste quand tout est mort.
A écouter des chansons tristes en boucle dans une ville abrutie par la chaleur on se demande si le rire qui éclate comme l'orage est encore souhaitable et on se prend à rêver de la disparition soudaine de tout cela en posant la tête sur l'oreiller.
Mais non. Le jour se lève comme tes paupières sur ton regard éteint.
Quelques notes de musique d'une douceur infinie ont traversées les siècles jusqu'à nous.
Je célèbre cette mémoire étrange qui nous est transmise et je lève mon visage vers le ciel pour absorber autant de lumière qu'il est possible.
Je hais les crétins qui jugent tout ce que leurs pauvres cervelles vides ne leur permettent pas de comprendre et qui vont vitupérant, jugeant, ricanant, se gaussant de tout ce qui n'est pas sorti de leur pauvre égo, bref. "L'irrésolue" mérite que l'on s'éloigne des " braillards" pour rejoindre un espace apaisant où la pensée peut se former et l'écriture renaître.