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Larmes.

Amour céleste! et tendre! si je venais

A t'oublier, et vous fatidiques îles,

ô vous qui n'êtes plus que cendre

Sur votre feu, dévastées, désertes,

Iles aimées, prunelles du monde merveilleux,

Je n'ai plus désormais à chérir que vous,

Rivages où l'amour expie, mais face

Aux seuls dieux du ciel, son îdolatrie.

Car certains jours les saints s'y sont faits,

Et les héros farouches, de la beauté les trop

Dévots servants, et s'y dressaient

Les arbres nombreux, et bien en vue les cités,

Pareilles à un homme dans ses pensées;

Mais les héros sont morts à présent, défigurées

Les Iles de l'amour. C'est sa loi,

Fol est l'amour dans le monde et dupé.

Vous molles larmes, n'éteignez point pourtant

Un reste de clarté dans mes yeux; laissez

Un souvenir, que noble soit ma mort,

O trompeuses, voleuses, me survivre. 

HÖLDERLIN_

ODES,ELEGIES,HYMNES

NRF: poésie/GALLIMARD 

1993 

NB:

"Les larmes sont.  Les larmes vont. Où de beautés en désespoir, voguent nos coeurs enlacés."  

4/4/8  Exit Music. Radiohead. 

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