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When art fall asleep!








When "art" fall asleep
 
[A fairy from imagination only].
 
Autrefois, les contes avaient pour fonction de narrer le réel en déguisant les éléments du récit de manière à ne pas choquer et à permettre au travail de deuil, essentiellement de se faire à l'abri de l'inconscient.
Nous vivons une époque difficile : ce que l'on nomme vite la modernité, pour peut-être éviter de regarder à l'intérieur ce que signifie ce terme et éviter peut-être de se poser trop de questions sur ce que la modernité est vraiment.
La modernité m'évoque les reflets, les miroirs, et les écrans, des surfaces lisses, sans accrocs ni ombres. D'ailleurs, l'absence d'ombres dans la photographie moderne m'a toujours semblé être un problème. Le réel contient des ombres. Tout ce que nous regardons est soumis à la lumière naturelle, et comme tel sujet à modifications de formes, d'arrondies, de profondeurs, de teintes plus ou moins sombres ou lumineuses.
L'endroit où rien ne bouge, (dont les ombres sont absentes à cause de la lumière crue) est assez souvent notre dernier lieu, celui où nous resterons pendant de longues heures dans l'attente d'un examen puis d'une transformation avant la mise en bière. Les lieux industriels, les entreprises, les hangars éclairés au néon, les hôpitaux où effectivement les examens de tous ordres sont habituels sont des endroits qui parlent de la société moderne, de la société actuelle, de celle dans laquelle nous vivons toutes et tous. L'oeil du néon qui éclaire ces endroits est morbide, vide,. Il semble observer et scruter chacun, mettant en avant les détails, qui, exagérément éclairés, se retrouvent projetés au premier plan, choquent et agressent le regard. La vulgarité née du déséquilibre et de l'absence de hiérarchisation. Les formes que cette lumière sans complaisance écrase et amplifie tombent en disgrâce.
"When art fall asleep" serait le titre d'un conte qui évoquerait la douceur de la lumière automnale, la beauté des roux, des ocres et des verts, la luminosité dorée, "Art" serait le personnage principale, une femme certainement, "Art" pour arthémis, qui comme dans "sleeping beauty" se serait endormie il y a longtemps et que rien ne réveillerait. Cela se passerait certainement dans notre Siècle, le XXIème.
Le Prince Charmant serait une idée. Il faudrait encore que je trouve laquelle. Quatre saisons comme quatre raisons de ne jamais trouver l'idée qui réveille, endormie dans la lumière d'un jour d'automne, "art" ne se réveille plus. Et son long sommeil accompagne les saisons, sans que jamais qui que ce soit ne trouve l'idée qui prononcée, racontée à côté d'elle pourra la réveiller.
Un étrange conte.
Un peu philosophique peut-être.
Qui ressemble à un récit déjà un peu gommé par le temps, dont les contours sont flous, qui s'efface déjà de la mémoire, disparaissant comme la lumière d'été disparaît pendant l'automne, peu à peu.
Je ne sais pas si j'écrirai un jour ce conte en entier, je veux dire avec un début, un milieu, une fin parce que je ne sais pas trop écrire des nouvelles aussi terminées avec des débuts, des milieux, des fins. Pas vraiment non.  "When Art fall asleep", restera peut-être une idée inexploitée, une de ces idées qui fait rêver vaguement du jour où l'on trouvera le moyen de la sortir de ce trouble reflet de la pensée pour la faire entrer dans la vérité du récit, mais dont on doute que ce jour arrivera, parce qu'en attendant on ne voit pas comment avec une idée aussi vague, aussi peu réelle, aussi éthérée donc, construire un récit.
Quel récit éxactement : "le récit du temps qui passe sur le corps d'une femme endormie?"
Une idée désincarnée qui refuse d'entrer dans le corps d'un personnage, dans le tracé d'une route   décrite, dans le contour des arbres qui l'entourent, à quoi cela peut-il bien servir? Une idée qui traîne dans les mots sans vouloir s'y loger et décider d'avancer avec eux, qui traîne comme le temps qui garde le corps endormie d'une "Art" en suspens jusqu'à ce que quelqu'un trouve enfin l'idée qui la réveille, qui s'incarne en elle, et qui débute le récit de ce conte.

 

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