(Sujet de réflection).
L'encre coule de la plume.
Belle encre bleue.
Tracé précieux d'une minute qui oublie l'autre.
De l'oreiller je garde la forme arrondie mais sur la fin je suis aïgue, accérée de manière à laisser la parole sortir de mon trait majuscule.
Représentation formelle la plus utilisée je suis celle par qui l'expression prend la forme qui lui plait.
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Nota bene :
Relier le fond et la forme, l'expression et celle qui la permet.
Les années nous gardent de très belles images, les fonds sonores sont archivés et le silence recueille à pas comptés les mots qu'il nous faut réunir pour recomposer ce qui a été modifié, ce qui n'est plus.
Ce poème accompagne une série de vraies plumes trouvées et scannées, puis coloré et photocopié. Pourquoi mettre en scène un poème sur quelques feuilles de papiers? Parce qu'il dit plus à travers la mise en scène et l'utilisation d'images répétitives que les mots seuls ne peuvent expliquer. Il parvient à transmettre une partie de l'ancrage du langage dans la réalité de la répétition, tout en montrant l'émergence et l'utilisation de symboles millénaires qui permettent à l'expression d'une réalité de trouver des formes pour le faire, en s'incarnant dans la longue tradition de la transmission des figures qui constituent à la fois une réalité (symbolique) éprouvée (qui représente donc une réalité, qui sert de représentation) par certains, reprise par d'autres, et transmise au cours des Siècles.
Sujet de réflection (langage répétition, ancrage dans la mémoire collective, transmission et ré-appropration.
Plume. Le mot porte en lui des générations d'expression. Il est le premier mot à incarner l'expression écrite.
"Prendre la plume" est l'expression consacrée. Elle signjfie deux choses à la fois. Prendre c'est décider, la plume est l'outil utilisé. Se saisir d'un outil pour tenter de transmettre une pensée grâce à deux sortes d'outils, celui concret de la plume qui (trans)porte l'encre et l'autre plus intellectuel qui est le langage écrit. Deux outils que l'on doit décider d'utiliser pour écrire mais aussi dont on doit connaitre l'utilisation, la main qui guide l'encre sur le papier et le cerveau qui choisit les mots utilisés pour traduire et transmettre une pensée. Deux parties du corps qui ont du être éduqué à l'utilisation de ces deux outils, le cerveau et la main.
"Prendre la plume" est une expression ancienne. Elle est aussi ancienne que ce mode d'écriture à la main l'est, une armée de symboles y est attachée. La plume de l'oiseau qui lui permet de s'envoler, de voler, etc etc etc. Pourquoi alors que nous sommes entrés depuis 2010 donc dans le 21 ème millénaire s'attacher (est le mot juste, qui signifie que l'on ne souhaite pas se détacher de cette symbolique car elle représente une somme de "valeurs" dont on ne veut pas se séparer) à des formes aussi moyenâgeuses et écrire sur ce sujet qui pourrait sembler désuet, voire obsolète.
Je ne sais pas vraiment. Peut-être parce qu'une partie du moyen-âge (12ème et 13ème siècle) découvre une série de notions qui parlent de l'Etre humain (cet être nait de la description qui lui donne une existence à travers le temps), de ce qu'il ressent, de ce qu'il éprouve, que la littérature découvre des symboles (qui finiront par former un langage à lui seul, symbolisme) qui vont marquer la suite de la littérature, que les représentations au moyen-âge sont souvent très pures (au sens chimique du terme, qui ne contient donc qu'un seul élément) à la fois lorsque ce sont des symboles qui tentent de décrire des sentiments amoureux (dont la plume fait partie tout comme la fleur de lys ou bien la couleur blanche) pures aussi lorsque les symboles sont ceux de la guerre, de la mort, du combat (les personnages représentés sur les plus anciennes cartes de tarots par exemple, le noir, les couleurs sombres, représentation de l'obscure).
Peut-être aussi est-ce durant cette partie du moyen-âge que l'expression féminine commence à apparaître?
Je ne sais pas.
Peut-être tout simplement est-ce parce que ce qui est transmis de ces siècles dans une partie de la littérature est émouvant, que l'on croit assister à la naissance d'une kyrielle de sentiments, d'interrogations, d'espoirs qui étaient auparavant restés secrets. [première découvertes importantes de la science]
Sait-on quelquechose de ce qui ne s'est pas exprimé, de ce qui n'a pas été transmis, de ce que les sociétés au travers des siècles ont choisi de ne pas transmettre, d'effacer, de laisser dans l'ombre ou de ce que plus personne ne comprend, ne peut découvrir ou de ce qui n'a pas trouvé de formes pour parvenir à l'expression et qui donc va rester dans les limbes jusqu'à temps de trouver la possibilité d'émerger et de se réaliser. On peut trouver trace d'une quantité d'idées restées à l'état de germes, ou de prémices et qui ne prendront le chemin de l'éclosion et de la réalisation que seulement bien plus tard.
[in idées émergentes, géographiquement et temporellement, référence "floue": Entre le cristal et la fumée Henri Atlan 1986]
Peut-on penser que certaines idées qui sont apparues soudainement n'ont pas existé avant leur première expression?
Des milliers d'interrogations se nichent dans ces époques, dans ce que l'on sait d'elles et peut-être en prend-on plus conscience lorsque nous sommes des générations charnières nées dans le précédent siècle et destinées à disparaître dans le suivant. Y a t-il une forme de disparition d'un siècle comme un engloutissement qui nous affole et nous donne l'envie de comprendre et de tenter de garder et de transmettre un peu de ce qui nous semble voué à la disparition en s'inspirant par exemple de certains siècles passés, des siècles où la raison et l'obscurantisme se combattent constamment, des siècles qui préfigurent, précèdent et expliquent notre civilisation?
Peut-être y a t-il aussi une sorte de correspondance étrange entre l'extrême simplicité qui arrive de l'utilisation de techniques sophistiquées dans nos quotidiens et l'extrême simplicité qui est décrite dans la vie de ces ancêtres : la nature dont l'importance apparait de nouveau, l'importance de l'environnement et la manière dont l'environnement à ces époques commencaient à intéresser, à devenir à la fois un enjeu d'évolution et de civilisation tout comme aujourd'hui l'environnement reprend une place prépondérante dans notre société dont la bio-culture est une des manifestations les plus visibles.
[création des premiers jardins d'agrément, littérature courtoise, carte du tendre, Tristan et Yseult, jeu du tarot, Lai du chévrefeuille, François Villon, Chansons.]
20-21ème.
1100-1300
Sujet de réflection donc.
Autre:
Il semble étrange de s'interroger de cette manière sur ce qui n'a pas été, pourtant lorsque l'on tente de s'exprimer il y a un milliard de façon de faire, celles qui fonctionnent directement par habitude par ce que cela "parle" à tout le monde et celles plus difficiles, plus ardues, qu'il faut aller chercher là où tout nous déconseille d'aller qu'il faut parfois inventer avec le risque que plus rien ne fonctionne, que plus rien ne sois compris, avec le risque d'être devenu illisible.
L'utilisation des symboles a ceci d'intéressant (très courant en poésie) qu'ils sont extrêmement simples et définis, qu'il n'est pas besoin de travailler l'évocation pour que le sens apparaisse. Le sens apparait directement, il est donné. Lorsque l'on tente de s'exprimer et de faire de la poésie on est parfois déçu de la difficulté qu'il existe à faire abstraction de tout ce qui est simple et évident et du peu de compréhension que la création poétique recueille lorsque justement elle s'engage sur ces chemins ardus, parfois compliqués mais très riches. Je ne parle dans ce cas bien évidemment pas de moi mais de nombreux poètes dont on entend peu parler parce que justement leur travail sur le langage a été original et qu'il ne parle pas à tous.
A relire : Prévert [Paroles], Kessel [Le lion], Saint-Exupéry [Vol de nuit], Albert Camus [La mort heureuse suivie de l'Etranger], Carson mc Cullers [Le coeur est un chasseur solitaire].
En photographie, c'est encore pire, les poses stéréotypées dont nous sommes abreuvées à longueur de magazine et de films plaisent, les gens semblent se reconnaître et semblent pouvoir rêver à l'intérieur de ce type de représentation ultra-codifiée. [in stréréotypes, poncifs, idée reçues, reconnaissance collective et utilisation de ces jalons dans la publicité par exemple. Forme de communication précise, particulière, codée. Projection.]
Peinture. Edward Hopper. [naissance de la représentation moderne d'une classe sociale, utilisation des codes cinématographiques plans, contre-champ, dans la peinture traditionnelle, figurative]
Autre note:
Le sens circule à travers les différentes manières de représenter l'homme. Toutes les formes d'expressions communiquent entre elles. Elles forment une photographie intellectuelle de ce que nous voyons et de ce que nous sommes capables de comprendre et de transmettre de nos existences à l'intérieur d'une société donnée dans un temps donné.
Autre note:
Le symbole de l'expression est donc la plume. Comment l'expression, "la plume" a t-elle traversée les siècles? L'oiseau porte des plumes. Il est vivant, accessible. L'oiseau est le symbole vivant de la liberté de l'expression. Il représente le pouvoir magique exercé par l'être humain de formuler, de mettre en forme ses émotions, ses désirs, ses aspirations et de les transmettre. L'image de l'oiseau est un vecteur, cette image s'utilise intellectuellement comme autrefois l'oiseau était utilisé physiquement pour transporter un message. Cette image sert de vecteur de transmission à un certain nombre de symboles.
In ou domaines de références : "vecteur de transmission, contrôle de la pensée, controle, conditionnement et déconditionnement. Projection imaginaire. Contrôle de la projection imaginaire. Contrôle neuro-linguistique et Gestalt 1950 après guerre. PNL ou Programmation neuro-linguistique Déprogrammation] 1900-2000 : Evolution de l'utilisation des symboles structurant la société. Symboles de la famille. Symbole de la maternité. Contrôle du temps relatif à la maternité. Avant. Après. Pendant. Structuration et découpage du temps. Fragmentation. Contrôle de l'imaginaire [....bourgeoisie, prolétariat ] relatif à certaines périodes de la vie humaine." Instrumentalisation du désir humain à des fins marchandes. Mondialisation. Pénétration des cultures. Ancres psychologiques et publicité. War against thoughts. Production et contrôle. Consumérisme. Une philosophie existentialiste détournée par le consumérisme.
Récémment : Vu dans une manifestation récente contre la PMA GPA Slogan intéressant : "Nos ventres ne sont pas des caddies"
Remarque : beaucoup de symboles auparavant utilisé (inventé, découvert et popularisé) par l'aristocratie ou l'élite de l'époque ont été démocratisé à l'extrême.
En 2013, parler d'une plume pour écrire c'est faire référence à un langage très ancien qui porte à la fois l'image désuète d'une technique aujourd'hui dépassée et celle magique d'un système de représentation symbolique certes dépassé mais devenu aujourd'hui poétique et délicieusement désuet comparé au langage littéraire actuel, plus comment pourrait-on dire rapidement, matérialiste (?)
[Houellebecq . La carte et le territoire.]
Autre référence : Orwell 1984. Outils de communication et apprentissage. Aux mains de qui? Pour quel objectif?
Fin provisoire de la note en vrac qui mélange tout volontairement, qui n'a aucun compte à rendre à personne et qui te prie une énième fois d'aller lire ailleurs et de garder tes commentaires ennuyeux pour toi-même ce qui est la base de la politesse. Merci par avance de ne pas oublier cette phrase. Les commentaires des canards boiteux n'interessent que ceux qui les formulent pas ceux qui ne les écoutent pas.