Première pensée du jour :
Les bonnes pensées c'est un peu comme la confiture faîte maison.
C'est rare.
La bienveillance et la bienfaisance aussi d'ailleurs.
Seconde :
Une pomme pourrie dans un panier ne pourrit pas forcément tout le panier.
Troisième :
L'héroïsme étant finalement impossible à éviter dans un temps aussi compromis; la lâcheté, la bêtise, l'ignominie, l'infâmie ayant répandus leurs effluves putrides dans toute la société, le simple fait d'être honnête et droit permettait de rentrer dans la case des héros : Combien étaient-ils, uniques, simples, humains, perdus dans ce bouillon malsain, où tout s'exprimait si gaîment et laisser le pire en profiter pour s'exprimer aussi et tenter de drainer avec lui, les énergies et les pensées.
La quête du pouvoir.
Le bien paraître.
Prêts à tout pour dissimuler compromissions, lâchetés, ou silences complices.
[Mais mon dieu à quoi tout cela pouvait-il servir d'autre qu'à installer des pouvoirs égoïstes, prêts à soumettre et à transformer leur prochain en esclave servile?]
Quatrième :
Les pensées d'ordre bien-pensantes sont dangereuses pour les ordres différents qui tentent de prendre le pouvoir dans la société et qui encouragent l'inverse, flattant la cruauté et le sadisme des foules.
Athènes revit dans la débauche des moyens techniques employés pour maintenir une partie de la population dans leur statut d'esclave : aujourd'hui.
Diffusion et promotion du vide et de la bêtise comme moyen de distraction.
Du pain. Des jeux.
Des allocations de survie. De la télé. Du brouhaha.
Ailleurs :
Travail d'entreprise. Famille. Vacances sur la côte.
L'opium du peuple c'est la volonté de jouir et de profiter sans contrepartie, l'opium de ceux du dessus c'est l'absolue illusion de se sentir différent du bas peuple. L'un dans l'autre. Tous les jours, côte à côte se supportent et s'ignorent mutuellement. Lutte des classes? Pas sans un salaire conséquent à la fin du mois.
Les pensées de ceci et de cela ne nourrissent personne et font marrer les idiots. Eux ils sont un peu comme les canards trés utiles comme appâts, distrayants, pas très causants, faussement intelligents, rarement autrement que désagréables et revêches. Peut-être d'anciens communistes?
Pourraient-ils être légèrement moins bruyants?
C'est possible?
Avec le temps ce que l'on apprend le mieux c'est l'ironie, le cynisme, le mépris.
J'ouvre l'Obs et Marianne en même temps. L'un luxueux. L'autre brutal. L'un drôle, l'autre moins. Enfin j'aurais toujours essayé de "ré" ouvrir un journal d'info. C'est trop dur! Qui sont ces gens? De quoi parlent-ils? Que me veulent-ils? Je ne peux rien pour eux , ils ne peuvent rien pour moi. Nous sommes quitte. Parfois je lis une histoire drôle, enfin qui moi me fait rire.
De toute façon, des histoires d'hommes tout ça, auraient dit mes grand-mères, ce à quoi je n'aurai pas répondu me pensant moi-même à l'abri de ce genre de classification.
Bêtise.
Quelques années plus tard, il fallut me rendre à l'évidence je ne serais jamais autrechose qu'une femme. Grosse déception. Même si la chirurgie d'aujourd'hui propose le service trois pièces et inversement il m'est impossible moralement de faire une telle connerie. Je préfère m'habituer à être ce que je suis plutôt que de m'employer à être ce que je ne suis pas. J'ai déjà assez de mal à supporter ce que je ne serais jamais : une femme qui s'appelle Roger et qui conduit un camion, ah mais quelle tristesse!
Enfin, je m'habitue à tricoter pour prendre mon rôle à coeur, je collectionne les recettes de confiture que je ne réalise jamais car je n'ai pas le temps d'attendre dix heures devant un chaudron que les sucs aient fait leur lent et long travail sur les fruits. Je lis même la presse féminine conventionnelle. J'apprends des choses.
L'éducation sexuelle des jeunes filles d'aujourd'hui!
"Titre un " : Doit-on toujours faire des fellations? °°
Hum. Passionnant. Ou bien
"Titre deux" : Je couche à droite et à gauche suis-je une salope?
( Personnellement je répondrai en ressortant la blague connue de je ne sais qui : non, juste une opportuniste.)Toujours aussi passionnant.
Finalement j'abandonne ce genre de lecture et je relis karl kraus en réflêchissant à la manière dont les nazis se sont débrouillés pour "abuser" toute la société allemande au début des années trente. Maestria, jeu du mensonge et de l'hypocrisie. Excellence de la dissimulation.
Certains essayent encore de les imiter en France mais ils restent du chemin. Courage! En réalité il est assez difficile d'atteindre le degré d'évolution (certainement de dégénérescence aussi) de la société allemande de l'époque.
Nous en sommes loin. Manque de culture et d'instruction des classes moyennes --?
Trop de presse féminine dévoyée aux histoires de soutien-gorge et de petites culottes Dim?
Peut-être tant mieux.
Les considérations d'ordre générale ne sont pas trés intéréssantes. On peut tout dire et inversement de manière générale : ça n'engage pas, le laisse pas traces, ne porte pas à conséquence. Ca protège pas mal aussi. Et ça détend!
Heureusement je relis rarement.
Donc dans Marianne, que lis-je? Rien.
Mais vraiment rien. Ah si!
Ca Yeule à tous les étages contre les profiteurs et exploiteurs de tous les bords : mouarf!
Finalement ils ont raison, il serait temps de s'élever de manière vigoureuse contre cette espèce de profitage, essorage générale qui fait remonter de la sueur du travailleur toutes les richesses vers le haut du panier
( par capillarité on ne vous le dira jamais assez : la capillarité!) qui se gausse évidemment la petite cuillère en l'air de tous ces malheureux, pouilleux, crève la faim et autres mendiants au chapeau troué qui mangent de l'air frais en grelottant dans l'humidité sous leurs fenêtres : les pauvres et qui en profite pour faire fructifier de manière artificielle tout un tas de valeurs boursières qui permettent aux crises de la spéculation de faire des ravages dans notre charmante contrée!
Effectivement les pauvres! Car ils sont trés nombreux!
Les prolos, eux...récemment enrichis n'osent plus ouvrir la bouche depuis qu'elle est pleine de beurre frais et retirent leurs voix de gauche en prenant l'air dégoûté : tous à droite mes amis, tous à droite.
Gentil pays, je t'aime beaucoup, gentil pays je t'aime beaucoup...en brésilien c'est plus folklo : ça attire le soleil.
Bref, l'hiver s'annonce comme d'habitude froid et implacable pour les : "sans rien du tout".
Léger et virevoltant pour les : "Tout on a tout! Mais qu'on est heureux!"
Et visiblement tout va bien.
Sinon le livre "Indignez-vous" fait le tour du monde des ventes. (Source l'obs ou marianne).
C'est une bonne nouvelle!
Ceux qui apprennent à lire le Français à l'étranger pourrons enfin croire que le Siècle des lumières est de retour en France.
Amen?
Ah oui.
Possibilité de traduction de cet article en Mandarin afin d'aider les "masses laborieuses" à s'émanciper de la tutelle du cercueil de Mao, de manière à ce qu'ils puissent eux aussi jouir du capital libéré, joyeux, fun et tout et tout.
Mais ouais c'est vrai ça!
Tous ces pauvres chinois qui vivent chichement dans l'ancien empire des ming ou des mang que ne peuvent-ils pas enfin se lâcher la grappe à Disneyworld-land-pays que sais-je!
Mais oui les pauvres! Bref! Ma contribution est en ligne.