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Contre-temps.

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chair 
contre
le temps
froid
courbes assoupies
!

Soeurs.

 

Un jour j'ai eu envie d'écrire une histoire d'eau. J'aime l'eau. Je crois en elle. L'eau m'attire.
Elle reçoit les jours d'orages, baigne les jours de grand soleil, calme les nuits de peurs. Assise sur ses crêtes sombres, j'ai voyagé parmi milles contrées, parmi milles paysages délavés par les eaux des cieux. Entre larmes et bénédictions, entre don et pardon, des litres d'eaux ont glissés sur ma peau. Je m'y suis baigné des dizaines de fois alors que blessée je m'éteignais. J'ai soigné mes plaies dans ces eaux, dans l'eau piquante et salée ou bien dans celle fade d'une eau de source...
Eaux mêlées de terre, de petits graviers, de couleur vert sombre ou turquoise comme une piscine d'été chlorée, eaux sombres ou claires, profondes ou ondulant légèrement comme un tissu moiré, eaux enfin ou j'aurais aimé me perdre à l'infini...

 

 

Sur la margelle du temps jadis.


Deux gouttes d'eau jouent à s'oublier.
L'une se substitue à l'autre...
Mais jamais ne se voient...Jamais ne se touchent...De la vie à la mort...De l'existence au néant...

Sur la flaque humide,
L'une puis l'autre s'éteignent en musique..
Au son cristallin de la goutte qui éclate.
Sur la margelle du temps jadis...

A la rencontre de l'une, les larmes de l’autre se dispersent en milles sœurs infidèles…

Flic flac!


Je prends ta place et te rejoins.


J'éclate littéralement contre la margelle du temps gris.
Ce granit imperturbable.

Les reflets trompeurs se meuvent, voguent imperceptiblement...
les identités.

Ballade hors du temps. Ballade au temps arrêté, interrompu, ballade d'un état de vie à celui d'une disparition soudaine en forme d'artifice, d'éclat...


Ta vie, ma vie, dispersée, rassemblée, tranchante, souple.
Nul ne sait où nous sommes, nul ne nous voit autrement qu'en reflets changeants. Vie et mort ne signifient rien. Liberté est le seul sens possible à nos existences.


Même si... je te l'accorde... cette vie qui luit dans tes yeux sombres est celle qui nous unit parfois

 

 

 

Rose pâle s'efface.

 

 

Rose pâle

sur la toile du jour

rose parle sur mes jours ( de ces toujours )

à demi-mots

roses éparses de mes amours (involontaires)

                                        tombent à terre les pétales du temps, (rouges)

                                       roulent au sol les tonnerres et les applaudissements comme tambours fidèles

                                       Rose pâle déjà s'efface

                                       rose

                                       efface la trace de nos couleurs

                                      sur la toile,

                                     sable trace

                                     seule tarde

                                    la muse a repris le bagage sur le dos du temps

                                    efface les traces de son passage

                                    rose qui déjà efface pâle,

                                    les demi-mots ...."ne sois pas sage"...

                                    rose efface

                                    les traces de son passage

                                    dans la mémoire.

                          (déjà plus qu'un souvenir).

 

 

Double féminin (explication de texte).

 

Eros à Narcisse.

Allons ensemble explorer les recoins de notre nous mêmes. Je vous aime et j'aimerais tant que vous le sachiez. Evidemment penché constamment sur le reflet de votre mirroir, vous oubliez carrément de me regarder! Moi qui ne suis pas vous. Enfin pas encore. Car je compte bien me fondre en vous, me faire absorber, me dissoudre, vous coller aux basques jusqu'à la nuit des temps. Mais oui Narcisse mon ami, je suis plus ravagée que vous. Je vous désire ardemment, éperdûment, constamment, intégralement, totalement, impérativement. Enfin bref je me meurs de désir, je m'évacue de langueur, je me dissous en vapeurs, je m'électrocute à chaque fois que je me croise dans le miroir. 

J'ai tant besoin de votre regard pour vivre. Je ne suis qu'un reflet et la chair me manque, mon ami savez-vous à quel point je me languis de cette chair?

Et puis vous me faîtes rêver trés cher, les sourires que vous ne cessez de vous adresser à vous mêmes me semblent tous à moi destinés. Faut-il être naïve enfin! Je vous déteste parfois de m'incliner vers tant de contrées rêveuses. Moi qui n'aime en vous que la capacité que vous détenez de me faire décoller vers ces contrées qui me sont naturellement interdîtes...Enfin...Je cesserais de vous écrire ces lettres d'amour le jour où vous m'aurez enfin épousé. Ce jour bénit où nous pourrons enfin nous absoudre de nos pêchés (narcissiques) en nous mirrant l'un dans l'autre, nous pourrions nous pencher et tomber l'un dans l'autre. Ce serait drôle mon ami. Ne pensez vous pas?

Tout cordialement

 

 

V

Abandon entouré d’abandon

Tendresse touchant aux tendresses…

C’est ton intérieur qui sans cesse

Se caresse, dirait-on;

 

Se caresse en soi-même,

Par son propre reflet éclairé.

Ainsi tu inventes le thème

du Narcisse exaucé

 

In « Les roses » Rainer Maria Rilke

 

 

Nébuleuse 

 Etoiles, en forme de nuit.

Mystique aimerait croire en leur existence mais il semble qu'elles soient déjà mortes quand leurs lumières nous parviennent.

Ainsi de ce temps dont nous ne détenons aucune trace, de cet amour dont nous sommes le corps.

....et les étoiles de la nuit sont devenues des immortelles.

extrait de Saint Gabriel (séville) in Les complaintes gitanes.

Federico Garcia Lorca. Editions Allia. 2004. 

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