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Le red rose café (suite)

C'était Avril. L'hiver finissait dans cette banlieue de Londres. Les tempêtes de grêles échangeaient leur place dans la même journée avec celles du vent puis de la neige et enfin de la pluie...Le premier rayon de soleil apparut dans ce café. Elle finissait par se dire que cela n'arriverait plus. Le désespoir la prenant, elle regardait les autres clients avec une sorte d'attente étrange, l'un d'eux allait-il réussir un effort de comportement pour faire de cette journée autre chose que le jour de l'arrivée du premier rayon de soleil de l'année. Vous n'imaginez pas à quel point le ciel était bas tout ces mois passés! A croire qu'il finirait par exiger de tous qu'ils le traversassent pour circuler. Elle regarda le café avant d'entrer. Ce décor l'étonnait. La présence de la rose rouge sur les murs et les vitres extérieurs aurait pu être élégante s'il ne s'était agit d'un café récent, presque désert, au milieu d'une banlieue toute aussi déserte, un jour de semaine banale.

Cependant, une bonté particulière émanait du sourire du serveur. Cet accueil associé à l'éclairage, une lumière blanche d'avril,  transformait imperceptiblement le lieu. Observer ce couple l'apaisait. Une sorte de renoncement passif, un finalement pourquoi pas, mieux qu'un bof, un genre de "tiens finalement ils ne sont pas mal eux"... retint son attention. C'était beau d'aimer. Beau à regarder. Elle se souvint s'être dit que certaines présences pouvaient apporter beaucoup l'air de rien. 

Justement c'est cet "air de rien" qui l’intéressait cette année-là. Une année qui aurait pu être qualifiée de banale, mais qui se révélait riche en enseignements. C'est dans cette simplicité de l'existence qu'elle se retrouvait le mieux. Et finalement peu importait la raison pour laquelle cette scène lui avait plu, durant tout le temps de l'observation  elle avait ressenti un réel plaisir...Et c'était ce qui avait à ses yeux le plus de valeur.

La journée avait été belle. Durant la traversée d'un parc, quelques écureuils avaient interrompu leur cavalcade à son passage. Le printemps s'annonçait. Le bleu du ciel crevait l'air jusqu'à ses yeux. Une jubilation enfantine l'emplissait à l'idée de revoir la nature s'éveiller. Elle adorait les fleurs. Dans cette proche banlieue londonienne les parcs abritaient de nombreuses essences rares, les arbres y étaient souvent plusieurs fois centenaires, les pelouses et les massifs de fleurs abondaient. Elle pouvait imaginer à l’avance dans l’air saturé de pollen l’odeur subtile des chèvrefeuilles mêlée à celle des pins. Cette senteur était une de ses favorites.   

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