Une ballade. Un jour de printemps.
La devanture ancienne, transparente d’un café de banlieue. La rose dessinée sur la vitre…
Le serveur, va et vient. Son tablier blanc autour de la taille. Les tables de formica, nettoyée avec soin. Un rayon de soleil ouvre une fenêtre claire sur la surface lisse de la table.
Bleu du ciel dans lequel je me perds un moment.
Quelques jeunes clients, un peu autour. Une femme entre. Elle porte un vêtement long, prés du corps. Des cheveux lisses, un sourire de jeune fille. Elle va vers une table et s’assied. Le serveur se dirige vers elle.
Je peux prendre votre commande ? Oui dit-elle, un café s’il vous plait. Je la regarde d’ou je suis assise. Sa silhouette découpée sur le mur blanc. La rose dessinée, en transparence, à nouveau sur un des miroirs qui se trouve au-dessus d’elle. L’homme qu’elle attend arrive très rapidement. La porte ouverte, il ne s’attarde pas. De l’extérieur, il l’a reconnut. Ses yeux un instant se sont éclairés. Des yeux bleus. Je regarde à nouveau le ciel. Ils sont de la même couleur. Ils sont réunit. Face à face. Leurs regards brillent intensément. Leurs visages éclairés par la même douceur, le même bonheur diffus, s’offrent à l’attention de tous. Derrière la vitre, je me réchauffe doucement. Cette journée d’Avril est fraîche. J’imagine la photographie de cet instant.
Extrait d'un petit carnet noir. Prés de Willesden 1998.