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Ecris en silence I

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Ecris, n'écris plus, ecris puis plus.
Ecris en silence, écris le silence.

On n'aime pas le silence.
On n'aime pas l'absence.
Pourtant on écrit dedans.
En dedans, à l'intérieur.
Contre les parois fermées du souvenir.
On gratte des morceaux de temps à mettre en mouvement

Des morceaux d'antan à ré accorder.

L'accent voyage. La virgule aussi.

Contre la trame visible, la phrase saisie, pantelante, démembrée, frappe l'intérieur du verbe, aspire des courants d'air glacé, expire des clameurs, abats les portes réels ou irréels.

Donne la voix, fais résonner, sonne, et appelle encore, les cloches défoncées, les poupées scellées, les arbres couchés. Une porte abattue frappe les blocs disjoints d'un perron d'église, crissent les graviers contre le verre des pupilles écartées.

Les paupières se soulèvent.

Regarde.

Noir. Bleu. Nuit.

Arpente les allées du souvenir.

(Ecris en silence).

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