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Fragments de songes glaçés.

Fracassés, miroitants les débris de lune éclatée au froid désolant nous révéle la nuit profonde : en reflets d'eaux noires,  insondables à nos yeux. Elle, dissimulée derrière les éclats coupants...

Elle et nous : Face contre face.

Dans le sol, plantée. 

Du ciel, fracturée.

L'écho dans l'air glaçé résonne infiniment.

(l'os mis a nu)

Contre ces reflets, ces brisants de lune, un navire s'échoue dans la nuit. Il envoie ses signaux de détresse. Elle laisse apparaître son étincelle de sens. Le navire empalé sur un brisant de lune, la nuit ouverte dans un fracas de miroir échangent leurs impressions tandis que les océans mêlent aux cieux leurs embruns salés. Sur un air d'opéra barbare, de fin de mondes intérieurs, les embruns vont salant les terres de lune sèche. Le jour a levé ses yeux blancs vers la terre défaîte, lardée d'éclats de lune. Le sol givré étincelle des larmes de la nuit d'hiver. 

Il est ici ou ailleurs. Il est l'heure ou la minute, la seconde peut-être. Il est nul part et partout à la fois. Il est la rencontre, la fusion, la séparation. Il est la seconde d'éternité où se creuse un dernier regard du corps de l'autre. Il est l'absence et le froid du départ. Il est le souvenir fiché dans la mémoire comme une lame dans la chair : l'éclat et l'obscure. Il est ce qui déjà n'existe plus. 

Il, est pourtant ce temps qui compte, décompte, heures et secondes depuis le début. Il impersonnel, distant, lointain puis si soudainement proche. Incroyablement proche, presque à vous entrer dedans. Intérieur, extérieur, temps qui passe ou s'invite, temps de ravages ou de paix. Temps mouvant, inconstant, à la fois nôtre et pas. Présent et futur. Mort par le passé, renaissant au détour d'un battement d'horloge ancienne. 

A regarder les reflets s'entrechoquer à la surface d'une eau noire on se prends à rêver dans les filets tendus par la lune. Cette figure de la féminité a de tout temps évoqué la possibilité d'un double de soi :  l'existence d'une image, d'une projection. Ce miroitement, déroutant l'onde régulière, laisse apparaitre une objection de l'illusion à la réalité, une image aux fragments disjoints, une interjection en faveur du rêve.

 

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