I
Et ce soir...
plus tard qu'un autre
je m'étends sur la fumée grise de ta cigarette.
II
Le vent, le souffle est peut-être celui qui me fait tanguer au gré du roulis susurré par celle qui claque éternelle contre la blancheur des dents, à l'intérieur repliée en lacets d'un cuir rouge sombre, la langue domptée.
III
Je rêve tes pas peuplés d'attentes
en nos retrouvailles prêtes à se jeter.
Tes bras tendus contre la ligne des mots
qui m'insufflent des marées hautes,
des marées basses.
IV
Et toujours j'entends sonore
rouler la langue de molière
enserrée dans sa chair.
V
Et toujours je vois ton visage
amarré
à cette ancre qui sonde
le soir.
à cette langue aimante qui sonde nos silences,
nos dernieres envolées d'éternité, nos derniers regards.
Toujours
VI
Je sais l'étrange recours offert par le langage et ses volutes grises, le souffle et ses pierres d'eau trouble, le son d'un silence eternel aussi marquant qu'une trace de pigment rouge au coin d'une rue,
VII
toujours....
à l'intérieurs de nos villes de souvenir, j'évoque le soir soufflant ses volutes d'ennuis au grés de nos respirations passagères...
Toujours
VIII
Ce voilier est notre favori, celui qui nous emporte au loin, ne nous retiens pas, ne nous oblige plus à
demeurer le spectateur hébété d'autant de vilenie.
IX
L'oubli roule ses pierres salées contre nos pavillons repliés; entrent en nous, suaves, enmêlés, les accents de nos voix libérées; nos propres voix étonnées.
X