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La mort dans l'âme.

Il se leva de mauvaise grâce : le moment était venu de subir l'épreuve de la lumière. Il ouvrit la fenêtre, se pencha au-dessus du vide et respira l'odeur de violette du silence : tant de fois, à cette même place, j'ai voulu me fuir et j'entendais croître des pas, ils marchaient sur mes pensées. La nuit était douce et sauvage, la chair tant de fois cicatrisée. Une nuit pleine et vierge, belle nuit sans hommes, belle sanguine sans pépins.

Il tira les persiennes à regret, tourna le commutateur et la chambre se jeta hors de l'ombre, les choses rentrèrent en elles-mêmes.

In "La mort dans l'âme" Les chemins de la liberté. Jean- Paul Sartre. 

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