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Mouvement.

D'un seul mouvement la terre amplifie la plénitude des ombres en se dévoilant ce matin comme la rondeur d'un ventre plein. Midi au sommet de son art, midi au coeur de la brulure bien réelle d'un soleil réglé sur la température la plus haute. Déambulation nonchalante du matin qui accompagne mes pas dans le silence de la maison desertée. Au réveil, j'ai toujours la sensation étrange d'être seule au monde. Quel bonheur soudain de n'avoir aucun mot insignifiant à prononcer. Sauvagerie. Au réveil, j'ai souvent l'étrange sensation de ne jamais me réveiller, de ne jamais quitter un rêve si profond qu'il s'apparenterait à une visite en fond sous marin. Silence. J'entends une respiration. C'est encore la mienne...Je la laisse vivre, ne tente pas de contraindre l'oxygène qui entre et sort. J'allume la première cigarette. Fais couler le café dans la tasse, ouvre un oeil désabusé sur mon corps viellissant, sur ces pensées stagnantes de la nuit écoulée. Songes et pensées. Idées et sensations. Plaisir et bien-être quand je croise dans le ciel la colonie d'oiseaux venue se restaurer sur le cerisier du jardin. Milles et un volatiles pépient, voletent, jouent légers à suspendre les clauses des lois de la pesanteur.

Les fleurs blanches éclatent dans la toile électrique du bleu printemps, du bleu violent, du bleu uniforme. Mes yeux brûlent de trop de lumière.

Je retrouve l'ombre et la fraicheur de la maison, la tranquillité des pages vierges, ces terres d'asiles. Le vent joue avec le sommet des branches lourdes de feuilles, de fleurs, d'oiseaux. Le ciel s'éloigne, la terre aussi. Je rejoins d'autres territoires.

L'equisse d'un mouvement vers l'ailleurs, celui qui ne nous quitte jamais, quelle que soit la couleur des murs qui nous cernent, des habitudes qui nous consument lentement, des ennuis qui nous assaillent, des imbéciles qui nous distraient, des passions qui nous ravagent et nous laissent pantois, vidés, aspirés, dénudés, l'ailleurs est celui qui nous porte constamment au-delà de nous mêmes, de nos petites peurs, angoisses, histoires, épisodes : de nos petites vies. 

Au-delà, toujours au-delà, de ce qui est à l'origine possible d'être, de faire, de rêver.

Dans ces longs trajets poétiques que chacun peut découvrir, offrir, transmettre, traduire il existe la possibilité de trouver cet îlot où le temps à cessé d'être le décompte implacable vers la fin.

Les aiguilles de l'horloge, arrêtées sur l'eternité, comme un battement suspendu, indiquent la direction de ce passage secret. 


Le souffle suspendu en attente de ciel bleu. Brossant la toile uniforme, quelques mots s'improvisent danseurs de samba, de tango, flamenco, Suspendus à leurs cous, des oiseaux enguirlandés de fleurs blanches, mouillés d'abeilles bruissantes, passent d'un cavalier à un autre. Pas d'avant sur arrière. Brode le paysage aux heures bien sages, bleues, des matins d'étés. Un souffle et pas de mot. Un silence s'offre au bras d'une demoiselle légère, papillon valsant sur le cil énamouré d'un Hidalgo de passage. Pas si sage ou trop. Lancine la valse, aimante le tango, amourache la samba alanguie. Passons la minute d'ébahissement, au fond la lame tranchante, nous laisse tous pantois... Pas si secret le passage!

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