ou le besoin de créer un monde en dehors du réel, où puiser des forces, où se reposer, où reconstruire, où exister dans la rêverie et la réflexion, où profiter d'un bonheur...
J'ai toujours rêvé, toujours projeté un monde imaginaire, sur les murs qui m'entouraient. Je ne me suis jamais interrogé sur ce fait, j'ai toujours pensé que tout le monde était comme moi. Je sais aujourd'hui que c'est faux! Certains ne rêvent jamais. Ils sont là. Comme les poteaux autour de soi, comme la matière. Ils vivent dans et pour la matière. Ce sont eux qui font tenir ce monde matérialiste, eux et leur incapacité à désincarner, à déstructurer, à penser autrement! En d'autres temps, en d'autres lieux ils élirent un jour un des pires d'entre eux, un de ceux qui a été capable de détruire et de tuer pendant quatre ans, sans remord, sans pensées autres que la volonté d'imposer sa vision du monde, débarrassé de ce qui le gênait!
Voilà ce que l'on reproche à la classe moyenne, avide, acculturée, construisant un monde sans perspective intellectuel, un enclos à veaux! Voilà ce que je pourrais haïr plus que tout au monde, ces gens sans cerveaux, ignobles, grossiers, envahissants, bruyants, si j'avais le temps, mais je n'ai pas le temps, alors j'évite de regarder ce spectacle répugnant, cette masse d'imbéciles prêts à tout pour avoir la possibilité d'accumuler des cochonneries plastifiées, dépenser, se fournir en trucs inintéréssants, parader, exhiber, polluer, envahir, détruire, etc etc. prêts à élire n'importe qui à condition que soit préservée leur petite existence. Pas de pensée, pas de structure politique, juste la promesse de pouvoir continuer à pousser son "caddy" tranquillement dans les allées sur-éclairées des supermarchés!
Notre société aime ces gens, ils sont flattés, écoutés, étudiés dans leurs moindres détails parce qu'ils achètent, ils participent à l'effort de guerre : ils consomment! Ah la consommation qui meuble l'absence de vie spirituelle autant qu'elle le peut à coup de promos qui sentent le calin, la douceur et la gentillesse...Ah la consommation qui cherche à faire de vous quelqu'un alors que vous êtes déjà quelqu'un. Que non vous n'êtes pas rien, ni personne parce que vous ne possédez pas le dernier truc à la mode, ce truc affreux que certains vous envient et qui en fait vomir d'autres!
On n'est pas ce que l'on a! L'habillage n'a jamais fait de quelqu'un de bien un imbécile et inversement. Vous êtes ce que vous comprenez, ce que vous vivez, ce que vous partagez avec les autres! Mais vous n'êtes pas un objet, ni une chose comparable à ce qui se trouve sur un étal de magasin.
Bref, notre société court à la catastrophe à une vitesse phénoménale avec cette idéologie véhiculée à travers le marketing et parfois il y a de quoi avoir les larmes aux yeux de tant de violence déchaînée à l'encontre de l'Etre par l'Avoir.