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  • Et puis un jour...

     

     

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    Le silence l'a emporté. Elle s'est tue. Elle a fermé définitivement la bouche puis le regard et enfin elle a posé la plume à côté de la feuille. Et l'encre s'est mis à sécher dans la petite bouteille sur laquelle elle n'osait pas poser le bouchon. Un jour il n'y eut plus rien à écrire : le sang sec sur les plaies, la gorge nouée; elle se mit à regarder l'horizon comme dans un vieux film de sa jeunesse. Elle se mit à penser qu'elle était devenue aveugle et sourde et muette et immobile comme une sorte de statue. Elle se dit enfin sur le bord de la falaise qui la portait encore qu'il fallait être bête pour ne pas s'apercevoir que la mort entrait en nous sans demander la permission. Le ciel avait cette couleur indéfinissable des soirées qui précédent l'orage. Le vent balayait la lande. Toujours comme dans un vieux film elle ouvrit un livre. Il s'intitulait : "Aimez-vous Brahms...?", elle le reconnaissait. C'était le sien. Mais aucune pensée supplémentaire ne fut autorisée à pénétrer son cerveau. Elle reconnaissait à sa volonté le désir de ne plus formuler. Tout comme elle avait posé la plume, puis fermé la bouche, puis clos les yeux elle ne pensait plus, ne souhaitait plus penser. Son visage était lisse comme la feuille blanche à côté de laquelle elle avait déposé...une plume...d'oiseau.

    (1) rencontre sous-titrée, note de texte.