17 février 2010
Paris
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17 février 2010
Paris
Philantropie intellectuelle. def
Capacité à projeter des idées, et des constructions métaphoriques sur des images dont la réalité peut être le reflet. Possibillité de se moquer de soi quand on prend ses désirs pour des réalités et qu'en les projetant on se prend pour un Universaliste. Comme si qui que soit d'autre que soit pouvait comprendre que la photographie d'un morceau de béton traversé d'eau verdâtre pouvait créer de l'imaginaire, de la rêverie...un peu de distance et d'air dans un monde sérieux.
Peut-être pas d'ailleurs. Selon tout le monde un morceau de bêton est un morceau de bêton rien d'autre.
Même si moi je me prends à rêver dans ce filet tendu entre cette matière et mon imaginaire sollicité par un reflet de lumière sur un peu d'eau sale malgré la date du jour qui pourrait être obsédante si l'on n'y prenait garde et la beauté d'un tableau de Chagall qui lui est véritablement obsédant de beauté.
Bref la philantropie intellectuelle est ce qui pourrait s'appeller un peu de pensée sur des sujets qui n'interessent personne! Rire
La nocturne des amoureux:
Marc Chagall
_Je rêve de toutes les belles
Qui se promènent dans la nuit,
Très calmes,
Avec la lune qui voyage_
Paul Eluard
Note de la rédaction énamourée:
Franchement ce peintre qui a peint le merveilleux comme personne me fascine.
Je me sens étrangement emportée par ces images qui dépeignent un monde fantastique, lointain peut-être dans le temps, mais si proche par l'émotion qu'il transmet, et dont l'écho discret, fantasmagorique et coloré semble lancer un appel à regarder autrement, à voir autrement dans ce qui nous entoure, dans ce que nous vivons : l'Ailleurs peuplé de rêves et d'imaginaire. Tout comme mon regard se perdait longuement dans certaines oeuvres de Picasso, Les Saltimbanques par exemple dont je ne voyais jamais la tristesse ni la misère mais surtout les couleurs et les formes transposées du cirque et de la joie.
La poésie par ce qu'elle relate de nos expériences fantasmagoriques, imaginaires ou réelles, de nos voyages intérieurs ou réels possède le pouvoir un peu magique de nous extraire lentement de la laideur des murs, de la pauvreté de la matière, de sa dureté et de son implacable existence. Impossible à nier à détourner (ou rarement) à gommer. Tout comme l'imbécillité des humains comptables de minables actions le béton fait preuve d'une cruauté parfois insupportable. Mais toujours les mots reprennent leur danse, les images leur ronde, les couleurs leurs jeux d'apparitions et de disparitions, les formes et les lignes leurs entrelacements lascives et suaves. Erotisation du discours créateur, enchantement du mouvement ou du verbe, délires savamment orchestrés nous entraînent un peu plus loin que nos simples existences, un peu plus loin que la misère morale d'un Siècle qui dût s'avancer dans les ruines d'une catastrophe meurtrière, injuste, décidée par quelques fous.
Oui là je ne peux m'empêcher de laisser aller une plume rageuse sur cet horrible truc dont je garde pire qu'un mauvais souvenir, une horreur absolue. Dix ans après je peux donc l'avouer, avoir du assister en direct à une telle chose avec les appels des gens sur des portables pour dire adieu, d'avoir vu des gens se jeter par les fenêtres, d'avoir presqu'entendu la chute des corps, le bruit sourd, m'a profondémment heurtée, traumatisée, écoeurée, dégoutée, ravagée de tristesse et d'incompréhension! Qui pouvait être assez stupide ou jaloux ou idiot pour avoir décidé de détruire le rêve utopique certes, mais beau d'un New-York multi-culturel vivant dans la paix et la tolérance et montrant à tous cette voie sacrée que l'on nomme "la fraternité" entre les peuples, les religions, les cultures. Personnellement j'aimais cette idée, qui était une réalité pour tant de gens. Je ne peux pas comprendre ce qui s'est passé car non seulement je suis dépassée par cette laideur que je connais mais à laquelle je ne m'habituerai jamais dussé-je vivre cent ans qui fait que certains êtres humains se sentent obligés de produire de la guerre, de l'antagonisme, du combat, de la mort finalement sans pouvoir comprendre que la mort qu'ils donnent aux autres c'est la mort qu'il ne sont pas capable de se donner à eux autrement que dans la haine. Cette barbarie car c'en est une _même si ceci cela et compagnie_ n'est pas justifiable par le succès des américains, leur prospérité et la misère des autres car en réalité ceux qui vivent la misère n'ont jamais demandé à des "fous" de prendre leur cause en main de cette manière et de surtout produire plus de misère et de guerre sur leurs épaules déjà bien chargées. Non certainement pas. Je n'aime pas cette manière de réagir je la trouve stupide et méprisante à l'égard de ceux qui souffrent. Comment peut-on envisager qu'un chantage au meurtre puisse être une solution face à des facteurs endémiques de régions du monde totalement improductives (ou en tout cas pas assez face à la concurrence) dans le monde capitaliste qui régit la planète.
Demain nous sommes le 11 Septembre 2011. Comme si cette date n'avait pas d'importance je renacle à voir ou revoir les pires images entremêlées de souvenirs de ces tours qui s'effondrent dans la chaleur du métal fondu et de la poussière dégagée pour annoncer un Siècle numéroté culturellement 21.
Dernièrenotedelaredactionénervéeetunpeutriste:
Heureusement que les peintres comme Chagall et d'autres existent et qu'il est possible de ne pas vivre uniquement la vie réelle; que la vie spirituelle, intérieure ou imaginaire nous permet de nous échapper d'un monde qui parfois à le don d'exaspérer ceux qui y vivent.
Crédit photos moi
Paris 2010