Pour ceux qui aiment le cinéma :
Films que vous pouvez aller voir :
_ Ernest et célestine : Public : enfants et amoureux de la bande dessinée et du dessin.
Bande dessinée dont le premier tome est publié dans les années 80 et dont l'auteur Gabrielle Vincent décédée dans les années 2000 est une illustratrice célèbre. De ces albums sont nés une adaptation cinématographique dont l'écriture du scénario a été confiée à Daniel Pennac et la réalisation à un jeune réalisateur de film d'animation. L'acteur Lambert Wilson prête sa voix à l'ours, des textes écrits par le chanteur Thomas Fersen font partie des dialogues.Très beau dessin animé dans la tradition du dessin mis en mouvement. On sent la présence du papier et du crayon. Et d'après la présentation du Parisien le style graphique de l'auteur est respecté. Ici
Les idées sont drôles. La mise en scène des oppressions et des violences subies par les deux personnages est mesurée. Histoire un peu triste par moment mais contre balancée par une belle histoire d'amitié qui fait naître des scènes de tendresse émouvantes dans le cours du récit.
Parenthèse personnelle : Je ne connaissais pas du tout ces bandes déssinées. Elles n'ont pas fait partie de la culture de mon enfance. Peut-être trop particulières. En tout cas j'ai passé un moment agréable, bien que je me suis posée plusieurs fois la question de savoir si le choix de ce film était judicieux car j'étais accompagnée d'un enfant dont l'âge était inférieur à 8 ans. A posteriori je pense que je n'emmenerai pas un enfant trop jeune voir ce film qui par certains égards et à mon sens ( ce qui signifie que cela n'engage que moi) est un film un peu trop violent moralement.
_ Springbreak : Public : adolescents ou adultes intéréssés par l'univers teen-age américain.
Autre univers. Quatre étudiantes américaines ultra-violentes en recherche de sensations fortes. Film d'époque frôlant l'apologie de toutes les délinquances, meurtres, attaques à main armée, drogues, abus sexuels etc etc. Images sublimes de paysages, ultra réalisme, ultra violence. S'accrocher à son fauteuil, tout de même.
_ La religieuse : Film dont le scénario est librement adapté du roman de Denis Diderot qui porte le même titre que le film. Public : Adultes et adolescents.
Film léger sur une histoire un peu dure. La Religieuse est un roman de Diderot. La réalisation est belle. Le récit bien construit. On ne s'apesantit pas sur les scènes de maltraitances et la lumière est utilisée à des fins libératrices, tant moralement, qu'esthétiquement. Le réalisateur se sort de l'évocation du sadisme des religieuses avec beaucoup de finesse, évitant l'écueil de la torture qui dure des heures et qui fait flipper le spectateur dans son fauteuil alors qu'il a payé pour passer un moment sympa. Les actrices réalisent une performance hors norme, sauf le personnage que joue Isabelle Huppert qui s'enfonce dans le mélodrame avec une rare laideur. Louise Bourgouin joue une mère supérieure dont le sadisme et la cruauté frôle le sublime (tant elle est convaincue de faire le bien et d'être dans la vérité) tandis que la novice qui subit ses foudres, la Religieuse donc, parvient à garder sa dignité dans l'horreur des maltraitances ordonnées par cette mère sup' convaincue de la présence du démon dans le corps de cette dernière. Les couleurs des tenues des religieuses sont extrêmement belles, elles tranchent sur le dénuement des lieux, les différents couvents où la religieuse est cloîtrée. Encore une fois la lumière du jour présente dans de nombreuses scènes est une composante essentielle de ce film. Elle sert à la fois à mettre en valeur les visages des religieuses et à mettre à jour leurs intentions (expressions du visage révélés), la pureté et la bienveillance pour certaines, la cruauté, le sadisme et la perversion pour les autres. Dans cette adaptation le réalisateur a choisi une fin positive, ce qui n'est pas le cas dans le récit de Diderot puisque la religieuse meurt à la fin du roman. Certains pouront penser que le réalisateur rate la problématique du livre de Diderot. J'ai pensé qu'elle était évoquée sans être décrite et qu'elle permettait d'accéder à l'oeuvre de Diderot sans la copier exactement, ce qui allège la charge anti-cléricale dont nous pouvons nous passer aujurd'hui vu le peu de pouvoir que l'église possède encore comparée à sa position lors du déroulement de l'action à savoir au 18ème siècle. En revanche, cette façon d'adapter le roman permet de redonner toute son actualité aux questions du libre-arbitre et de l'émancipation des femmes dans la famille traditionnelle. Question d'époque donc mais aussi de parti pris, c'est à dire : le réalisateur choisit-il de s'inspirer du roman pour mettre en avant une partie de celui-ci ou bien reprend-il entièrement et fidèlement le roman afin d'en livrer une version cinématographique. Aujourd'hui les réalisateurs préfèreront souvent les adaptations libres qui leur permettent de laisser libre cours à leur imagination en utilisant quelques caractéristiques seulement d'un roman classique pour créer un film différent. C'est un choix qui est offert.
_ Au bout du conte : Public : Adultes et adolescents.
Beau film qui inclut les figures du conte à l'intérieur d'une histoire contemporaine. Le Loup, le chaperon rouge, et d'autres références dont je ne ferai pas la liste pour vous permettre de les découvrir. Accessible et un peu psychanalytique, bien filmé et bien réalisé, humoristique et un peu décalé à d'autres moments. Ce film est réussit.
_Zéro dark thirty : Public : Adultes
Film politique, d'époque traitant d'un sujet difficile "Al Quaïda" et les réseaux islamistes au début des années 2000. Actes de terrorisme et tortures en représaille. Un personnage de femme intéressant, mis en scène ici sans complaisance, un agent-femme du gouvernement américain, que l'on suit du début à la fin du film qui décrit différents épisodes de la chasse à l'étranger des responsables de l'attentat du World Trade Center. Attention scènes difficiles à supporter.
(décrit bien la violence des rapports humains et le cynisme des tractations diplomatiques en temps de guerre)
-No : Tous public.
Film décrivant la chute d'un dictateur par le biais de la première campagne publicitaire appellant à voter à un référenum, accordée aux opposants du régime et réalisée dans le cadre d'un fonctionnement démocratique enfin accepté par l'ancien dictateur, en partie d'ailleurs sous la pression et le regard de l'opinion mondiale. On assiste alors durant tout le film aux frottements entre les deux camps, celui des tortionnaires et celui des rescapés; doutes, peurs rythment le déroulement du récit tout autant que l'humour qui cotoie les menaces et les sursauts du régime dictatorial de Pinochet. Une scène particulièrement intéressante décrit le mécanisme d'acceptation d'une dictature dans un milieu populaire, à d'autres moments on touche de près à ce que la terreur peut produire sur l'esprit humain, car une sorte d'endormissement qui ne peut pas être compris sans le rappel des tortures subies par les opposants politique à ce régime ainsi que les kiddnappings et les disparitions, une sorte d'endormissement donc semble avoir anihilé les réflexes des Chiliens. La caméra filme de manière réaliste, les couleurs passées, les vêtements, les locaux de réunion, les personnages évoquent les années 70, époque de la mort de Salvador Alliende et du coups de force des généraux sous les ordres d'Augusto Pinochet, le temps semble s'être arrêté alors. On apercoit, dans des rediffusions d'images d'archives à la télévision chilienne sous le contrôle de la dictature, l'attaque du palais de la Moneda qui a précédé la prise du pouvoir de la junte au Chili, le 11 septembre 1973, comme si le pouvoir en rediffusant ses images de l'histoire du pays tentait de "raffraichir " la mémoire du "bon peuple", rappelant à la fois le pouvoir de nuisance de ce régime et la brutalité employée pour obtenir ce pouvoir. Manière de rappeller à ceux qui sont tentés par la démocratie qui est promise par la mise en place de ce référendum, que tout peut s'arrêter à tout moment et cela sur simple ordre des généraux encore au pouvoir. C'est le sentiment qui entoure chaque scène de ce film, comme une sorte de fil rouge que personne ne perd de vue, bien que l'on sache que la fin est "heureuse" car tout le monde sait que la dictature au Chili s'est officiellement terminée suite à ce référendum, la peur de l'échec ne cesse pas de se rappeller au spectateur, les interventions policières étant souvent là pour faire office de piqûre de rappel.
_Wajda : Tous public
Un long métrage saoudien réalisé par une femme, sur une petite fille rebelle rêvant d'une bicyclette dans le royaume où les femmes sont privés de droits.
Film sympathique qui ne cherche pas trop à utiliser une propagande facile pour emmener le spectateur vers une conclusion précise, là où la situation bien décrite et les personnages bien campés suffisent à expliquer la situation. Les images sont belles, les personnages simples et accessibles. On rit facilement et gentiment à certains moments mais l'émotion surgit dans les dernières scènes qui cueillent le spectateur et le replace dans un pays où effectivement les droits des femmes sont définis et régis par d'autres paramètres. On entre alors dans la réalité d'une autre culture, où la religion tient encore la place qu'elle avait dans nos pays au 16 ème siècle. C'est à dire qu'elle régie encore tous les rapports sociaux et plus particulièrement ceux de la famille pour la situation qui est décrite dans ce film. Les avancées historiques qui ont eu lieu dans notre pays ont permis de libérer les rapports sociaux des règles religieuses catholiques principalement à partir de la prise de conscience (à mon avis) que l'Etat devait être séparé officiellement de la religion et que des lois différentes devaient naître pour ordonner les relations entre les hommes et les femmes d'une même société. A mon sens, il s'agit d'une avancée majeure dont la grande utilité peut-être vérifiée lorsque l'on se plonge dans l'observation des rapports humains à l'intérieur de sociétés qui fonctionnent encore sur ce modèle.
Ce film permet à la fois de passer un moment agréable auprès de personnages attachants auquels on pourra facilement s'identifier mais aussi de commencer à comprendre ce qu'une culture étrangère peut avoir d'étranger justement.
Film que j'irai voir :
Le monde fantastique d'Oz.
No (par curiosité) parce que j'aime bien les histoires réelles étonnantes et qui changent le cours de l'histoire. Vu!