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Sédiments_Avant-Garde_© - Page 222

  • Ecrasez leur la tête avec un gourdin, je veux dire avec un secret

     

     

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    crédit photo : moi. Janvier 2010 paris.


    Toute lumière, comme toute limite, passe par nos yeux : tant la clarté au foyer clos, des songes, que l'étamine obtuse des lanternes.
    Vecteur infaillible de l'homme au rat quand cette voix jamais refoulée, basse comme l'absence, répète : "Tu n'échapperas pas. Tu es parmi nous."
    Fourche couchée, perfection de la mélancolie.
    Successives enveloppes! Du corps levant au jour désintégré, des blanches ténèbres au mortier hasardeux, nous restons constamment encerclés, avec l'énergie de rompre.
    L'eau de ma terre s'écoulerait mieux si elle allait au pas.


    Le nu perdu. René Char.






  • Don hanté.




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    crédit photo : moi. Décembre 2009. Paris.




    On a jeté de la vitesse dans quelquechose qui ne le supportait pas. Toute révolution apportant ses voeux, à l'image de notre empressement, est achevée, la destruction est en cours, par nous, hors de nous, contre nous et sans recours. Certaines fois, si nous n'avions pas la solidarité fidèle comme on a la haine fidèle, nous accosterions. Mais du maléfice indéfiniment trié s'élève une embellie. Tourbillon qui nous pousse aux tâches ardoisières.







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    Décembre 2009. Paris.




    Le nu perdu. René Char.




  • Sa main froide

     




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    crédit photo : moi. Janvier 2010 paris

     

     

    Sa main froide dans la mienne j'ai couru, espérant nous perdre et y perdre ma chaleur. Riche de nuit, je m'obstinais. Détour qu'empruntent les morts aimés pour de leur coeur faire notre sentiment, vous n'êtes pas consignés. Détours dont on ne dénombre pas la multitude ni les signes.

     

    Le nu perdu. René Char.

     

     

     

     

     

  • Eclore en hiver


     

     




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    crédit photo : moi. Janvier 2010 paris








    La nuit s'imposant, mon premier geste fut de détruire le calendrier noeud de vipères où chaque jour abordé sautait aux yeux. La volte-face de la flamme d'une bougie m'en détourna. D'elle j'appris à me bien pencher et à me redresser en direction constante de l'horizon avoisinant mon sol, à voir de proche en proche une ombre mettre au monde une ombre par le biais d'un trait lumineux, et à la scruter. Enfin, ce dont je n'étais pas épris, qui persister à ne pas passer, à demeurer plus que son temps, je ne le détestais plus. Mais, à force intacte et clairvoyance spacieuse, c'était bien, l'aube venue, mon ouvrage solitaire qui, me séparant de mon frère jumeau, m'avait exempté de son harnais divin.

    Brocante dans le ciel : oppression terrestre.


    Le nu perdu. René Char.