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Sédiments_Avant-Garde_© - Page 224

  • Possessions extérieurs/ René Char









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    bld jaurès février 2010 (photo personnelle)

     

     

     

     

    Parmi tout ce qui s'écrit hors de notre attention, l'infini du ciel, avec ses défis, son roulement, ses mots innombrables, n'est qu'une phrase un peu plus longue, un peu plus haletante que les autres.

    Nous la lisons en chemin, par fragments, avec des yeux usés ou naissants, et donnons à son sens ce qui nous semble irrésolu et en suspens dans notre propre signification. Ainsi trouvons-nous la nuit différente, hors de sa chair et de la nôtre, enfin solidairement endormie et rayonnante de nos rêves. Ceux-ci s'attendent, se dispersent sans se souffrir enchaînés. Ils ne cessent point de l'être.


    Extrait de l'ouvrage : "Le nu perdu". René Char.

    Editions NRF collection Poésie.  Gallimard

     

     


     


  • Printemps des poëtes 2010

     

     

     

    Poétiquement correct


    Spectacle de Duane Sarjec.


    Si vous pensez que les poèmes doivent

    D'abord donner du plaisir à ceux qui

    Les écoutent avant de flatter la vanité

    De ceux qui les récitent, que la poèsie

    Concerne la vie de tout le monde et

    Qu'elle doit être aussi divertissante que

    Culturelle.


    Venez donc vous cultivez un peu, vous distraire beaucoup et rire...parfois.


    Du Lundi  01 au Dimanche 07 mars (entrée libre) Possibilité de se restaurer.

    Ouverture des portes à 19h / Spectacle à partir de 20h45

    120 rue de Crimée Métro Laumière.

     

     

     

     

     


     

  • Duane Sarjec. Présentation

     

     

    Pour vous permettre de découvrir par avance la poésie de Duane Sarjec,

    Et afin de vous donner envie d'assister à son prochain spectacle de poèsie.

    Je vous met en ligne un de ces poèmes.



    Ars longa sed vita dura.


    La nuit était tombée, si noire et si glaciale

    Que les bouches d'égout fumaient plus que l'Enfer

    Un temps à faire grelotter un manchot royal

    Et à voir surgir un troupeau d'ours polaires.


    La lune, les étoiles, comme des oiseaux migrateurs

    Avaient disparu du ciel obscur de Paris

    Pour prendre leur congé du côté de l'Equateur

    En nous abandonnant dans un ciel noir et gris.


    Même sous les lourds manteaux, le froid mordait les chairs

    Dévorant les gens qui s'aventuraient dehors

    Comme une meute de loups féroces et sanguinaires

    Enivrés par la haine, le carnage et la mort.


    Poursuivis par le froid, les passants courageux

    Dans les restaurants et cafés s'entassaient

    Et les fumeurs de bédos les plus vigoureux

    Tiraient vite sur le joint et puis disparaissaient.


    C'est alors que surgit d'une démarche titubante

    Un clochard si crasseux qu'il semblait pétiller

    Plus qu'une coupe de champagne de vermine grouillante

    Zigzaguant comme une nef qu'on voudrait torpiller.


    Face au roi de la rue, le monde cédait passage

    En obéissant à un curieux protocole

    Ce monarque, se rendait sans le moindre équipage

    Chez l'épicier arabe qui vendait de l'alcool.


    Comme un navire au mouillage dans une calanque

    Ce bateau ivre...venait remplir sa citerne

    Pour charger le tonnage des degrés qui lui manque

    Faire le plein du moteur à combustion interne.


    Ce glorieux roi nous fit une sortie triomphale

    Exhibant sa bouteille comme une jeune mariée

    Il ne lui manquait plus que la marche nuptiale

    Un long cortège et des confettis, par milliers.


    Dans le creux de son bras, avec délicatesse

    Il caressait sa belle le regard langoureux

    Comment rester insensible à tant de tendresse

    Emanant de ce vieux sans abris amoureux.


    En redescendant la rue je l'ai aperçu

    Il s'est écroulé sur une grille de métro

    Après s'être enveloppé d'un pardessus

    Blotti chaleureusement contre un autre poivrot.


    La bouteille, protégée entre les deux dormeurs

    Veillait sur leur sommeil comme une sentinelle

    Elle était leur foyer leur survie leur bonheur

    La carburant, lubrifiant et l'antigel.


    C'était l'unique lumière au fond de leurs ténèbres

    Une vapeur nauséabonde montait vers les cieux

    Me rappelant une cérémonie funèbre

    Celle des hindous qui partaient rejoindre leurs dieux.


    Je laissais à leurs rêves les deux pauvres pochetrons

    Et glissait dans une enveloppe un peu de ferraille

    Que je posais avec adresse près du bouchon

    Pour leur faire passer un lendemain moins duraille.


    Arrivé en bas de la rue Jean-Pierre Timbault

    Je suis rentré tout seul rejoindre mes pénates

    Je pensais à l'insignifiance de mon cadeau

    Et à mon impuissance  face à cette vie ingrate.


    Ce n'est qu'une foi enfin rentré à la maison

    Au chaud mais le coeur vide que j'ai pensé à toi

    Et à tout cet amour plus fort que la raison

    Qui fait saigner mon coeur si loin de toi... j'ai froid.


    Duane Sarjec. Printemps des poètes 2010.

     

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    Vendredi 13


    Vendredi 13, depuis toujours

    C'est le vendredi 13 tout court

    C'est vendredi 13 tous les jours

    C'est vendredi 13, mon amour!


    Aujourd'hui c'est le jour de poisse

    Des tuiles des galères et des crasses

    On y a tous droit quoi qu'on fasse

    Mais j'assumerai à ta place.


    Tes migraines et tes rages de dents

    Et tous les petits accidents

    Les malheurs et les incidents

    Le mal dehors le mal dedans.


    Le mal au dos les meurtrissures

    Les maux de tête et les gerçures

    Les brûlures les piqûres les morsures

    Les coupures, les points de sutures.


    Ton stock de douleurs musculaires

    Les lombaires, les articulaires

    Celles qui n'arrivent pas à se taire

    Douleurs primaires et secondaires.


    C'est moi qui me ferai pincer

    Dans une porte resterai coincé

    Celui qui sous une pluie glacée

    Se fera tremper et  rincer.


    Toutes les douleurs qui te lancent

    Toutes les peines et les souffrances

    Que tu traînes depuis ton enfance

    Offres-les moi! Donne moi cette chance!


    Tu sais, moi la douleur physique

    Que l'on me griffe que l'on me pique

    Ni masochiste ni même sadique

    Je reste toujours aussi stoïque.


    Je finirai à l'hôpital

    Comme quartier de viande sur l'étal

    Bien plus trouvé qu'un emmental

    Ce n'est pas grave c'est bien normal.


    Qui se soucie de mon malheur?

    De ma peine ou de mes douleurs?

    De ma misère ou de mes pleurs?

    Tant que tu marches sur des fleurs.


    J'aurai l'impression d'être utile

    Le coeur plein de rêves futiles

    Je pourrai me tenir tranquille

    Les moments les plus difficiles.


    En ce qui concerne l'argent

    J'en ai si peu c'est affligeant

    Pas pour autant décourageant

    A part pour la plupart des gens.


    Tous tes ennuis tous tes problèmes

    Je les prends parce que je t'aime

    Les garderai sans qu'ils essaiment

    J'en ferai même des poèmes.


    C'est vendredi 13 mon amour

    C'est le vendredi 13 tout court

    C'est vendredi 13 tous les jours

    C'est vendredi 13 pour toujours!



     

    Ces deux poèmes sont tirés de l'ouvrage

    "Le bouquet de fleurs en papier" de Duane Sarjec.

    Je vous remercie pour votre attention et votre présence.










  • Présentation/





    Je profite de cette note/photo pour vous présenter un nouveau venu sur ce blog.*


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    Bonne journée!