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Sédiments_Avant-Garde_© - Page 231

  • Nous.

     

     

     

    With my thongue on the dusty floor of my cell


     

  • Gérard Thalman

    ici

    Songe d'été. 1991. Acrylique sur toile. 200 x 200cm. ( Collection particulière, Genève, Suisse )






  • Marche ou rêve.

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    Je rêve d’un ailleurs, et j’en rêve si fort,
    Les mots pour le chanter hantent à ce point mon corps
    Qu’ici, je ne vis plus ; qu’ici, je me repose.
    Je n’ai plus que l’amour pour donner à ma prose
    Le souffle suffisant, l’envergure, l’espace !
    Les maîtres-mots, jeunes et vieux, je les embrasse.

    Il faut se faire grand, lorsque l’on naît primate.
    Le crâne mal fichu, vacillant sur deux pattes
    Et cette peur innée de ce qui nous entoure ;
    Il faut rêver ; rêver ! Tous ces chemins trop courts
    Ne mènent qu’à vieillir... La raison ! Le profit !
    Je veux choisir d’aller au-delà de la vie.

    Un jour, quand l’horizon blêmit de taches froides,
    Quand les vieux idéaux ont périt en croisade
    Et que les survivants, fatigués, se pardonnent,
    On se donne le temps ; les douleurs se cramponnent
    Aux parois de nos nuits, comme des parasites.
    Il n’est plus temps, déjà ; les mânes nous habitent.

    Sagesse ! Tu n’es rien qu’une façon étrange
    Que trouve le valet, l’homme faible, l’archange,
    D’accepter le tourment qu’est sa disparition
    Dans la voracité crâne des conditions.
    Humains, sous conditions ! Poètes en sursis !
    Bazardés, balancés comme du pain rassis !

    Rêver, rêver d’ailleurs ; crever de ses chimères,
    Grignoter dans la main de la nuit la lumière,
    Se convaincre d’un coup ! d’un seul coup ! de l’ailleurs.
    Y croire ; se glisser dans un bain de couleurs
    Et se noyer, perdu, forme parmi les formes...
    Mon rêve vous attend ; venez, que l’on s’endorme.

    Enfants et vieux enfants, la poésie vous berce,
    Et par elle, prenez le chemin de traverse ;
    N’écrivez plus : vivez ! Les mots sont un refuge,
    Un vrai, une maison, où les cris du déluge
    Ne vous atteignent pas... Miracle de sourdine,
    Cathédrale feutrée des âmes enfantines ;

    Aujourd’hui, c’est mon jour ; c’est la marche du rêve.
    Comme des fantassins, les utopies se lèvent
    Et marchent sur le monde en chantant “Liberté” !
    Une voix ! Un élan sauvage de fierté !
    Dans le spectacle mou de ce monde trop fade,
    Je lance mon soleil contre les barricades.

    Message Zlatko le Dim 18 Oct - 19:16

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    Running in water #5 par chupacabra.art