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  • Ombre.

    medium_collage44.jpgJe resterais des heures entières à rédiger ce que m'inspirent les ombres en fuite au passage de la lumière qui peint l'heure bleue : la première heure du jour. 

    Il m'a toujours semblé vivre un moment privilégié quand le soleil apparaissait. "Demain, dés l'aube, à l'heure ou blanchit la campagne...." est la première phrase d'Hugo dont je me souvienne parfaitement. Comme s'il s'inscrivait quelquechose de précieux dans la mémoire à la lecture d'une phrase consacrée à la description d'une sensation, d'une impression. C'était il y a longtemps : le Siècle passé. Pourtant aujourd'hui comme à chaque lever du jour je suis, avec d'autres, imprégnée de cette phrase. Imprégnée de chaque lever de soleil vécut seule face au ciel, seule face au déploiement des couleurs, seule face à l'envol de la lumière. Je ne revendique pas cette solitude pourtant je la choisit par pur égoïsme, par pur besoin de ressentir la liberté d'être, de penser, de rêver que cette solitude accompagne. Ce luxe, car c'en est un, est un de ceux dont je m'offre l'entière jouissance en dépit des aléas de la vie. Parfois dans cette solitude silencieuse, j'écris. Ce n'est pas très important. C'est un peu une manière de grapher les murs du temps, de dessiner pour occuper ses mains, comme on jardine des serres intimes, comme on entretiendrait son propre espace.

    Parfois je t'écris...Des phrases mêlées de rêveries, mêlées de couleurs ou de sons. 

    Je me perds en conjoncture.  Le silence a cela d'envahissant qu'il n'est jamais le maître de nos mots, juste de nos respirations. Et la tienne me rend fragile. Je tremble et j'espère comme une enfant dont le regard fixe ne se trouble plus. Fixe un amour. Je fige un roman d'eaux dormantes, émouvantes et troubles comme un récit d'adulte. C'est la punition des rêveuses, elles se perdent en conjonctures. Fragile d'insupportables tensions posées sur le bout de la langue comme les amours de Bashung  lorsqu'il se dore à l'endroit à l'envers , ( morte et de vipères, et famillières!) Je chute dans les bras de ton ombre. Je te vois au loin. Je chute au loin. L'écho n'envoie aucun son. Juste un éclat dans le regard d'un passant. Une lumière d'acier fugitive.

    Fugitive. 

    Passion : fruit pressé dont le jus coule entre nos lèvres disjointes. L'exil est choisit. 

    .................dans la pénombre de tes regards je m'en vais en exploratrice soulever des monceaux de poussières et naviguer dans l'eau que mes récits font affleurer........................;l'eau des rives infernales de ma dérive qu'aucune herbe n'accrochent plus  tant elles brûlent d'impatience, ces rives, de sentir mes pieds nus contre leur sol meuble. Tu trembles et tu espères : tes yeux immobiles

    Je suis avec attention les mouvements troubles de ces étoiles froides. Je rejoins l'ombre et telle l'épingle je me fixe fragile dans la toile tendue d'espace.........................................................bientôt le jour se lèvera à nouveau sur nos yeux envahis d'ombres en fuites.................................;avec délicatesse ta main restera posée sur un moment précieux avec lequel tes doigts joueront une étrange partition, mêlée de sons, d'odeurs, et de couleurs.

    Une partition déployée au firmament que je pourrais contempler à loisir, que je pourrais longuement explorer .................avec la certitude qu'il existe un trajet invisible qui nous dissimule aux yeux de tous.

  • Escale.

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    I

    Et ce soir...
    plus tard qu'un autre
    je m'étends sur la fumée grise de ta cigarette.


    II
    Le vent, le souffle est peut-être celui qui me fait tanguer au gré du roulis susurré par celle qui claque éternelle contre la blancheur des dents, à l'intérieur repliée en lacets d'un cuir rouge sombre, la langue domptée.


    III
    Je rêve tes pas peuplés d'attentes
    en nos retrouvailles prêtes à se jeter.
    Tes bras tendus contre la ligne des mots         
    qui m'insufflent des marées hautes,           
    des marées basses.


    IV
    Et toujours j'entends sonore
    rouler la langue de molière
    enserrée dans sa chair.

     

    V

    Et toujours je vois ton visage

    amarré
    à cette ancre qui sonde

    le soir.

    à cette langue aimante qui sonde nos silences,

    nos dernieres envolées d'éternité, nos derniers regards.

    Toujours

    VI

    Je sais l'étrange recours offert par le langage et ses volutes grises, le souffle et ses pierres d'eau trouble, le son d'un silence eternel aussi marquant qu'une trace de pigment rouge au coin d'une rue,

    VII

    toujours....

    à l'intérieurs de nos villes de souvenir, j'évoque le soir soufflant ses volutes d'ennuis au grés de nos respirations passagères...

    Toujours

    VIII

    Ce voilier est notre favori, celui qui nous emporte au loin, ne nous retiens pas, ne nous oblige plus à

    demeurer  le spectateur hébété d'autant de vilenie.

    IX

    L'oubli roule ses pierres salées contre nos pavillons repliés; entrent en nous, suaves, enmêlés, les accents de nos voix libérées; nos propres voix étonnées.

    X

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  • Repos

    medium_collage35.5.jpgTout se tait.

    Au loin respire, la terre,
    Se soulèvent les ventres, de pierre,
    se tendent les horizons, d'ocre mourant.

    Au plus prés de ta poitrine tendue,
    d'où s'exhale le parfum acre
    des sucs d'épineux, je viens me reposer!

    Minutes d'ombres portées, allongées sur le sol, étendues devant nos silhouettes, en plein regard. Minutes de soleil couchant, de traces de lumière dorée dans les cieux interdits, ceux qui se dissimulent déjà dans les plis sombres d'une nuit en action. Territoire, nous t'observons, à l'orée de tes yeux, nous glissons; observateurs figés, d'une minute à une autre. Face à face. Nos visages tendus, parfaitement lisses, absorbent l'épaisseur du silence qui t'entourent.

     " seconde ennivrée,  ombre empoisonnée "

    Au loin reprennent leurs souffles : les arbres, les forêts.

    S'entrouvent les gorges aux offrandes de nuit.

    Les monts éclaboussés de lune portent leurs sommets vers la lumière nue.

    Tout repose.

    Ma respiration suit le cours de la rivière.

    Elle reprends sa place dans les méandres du silence apaisé.

    "Pas si simple d'approcher les terres de l'Olympe quand les cerbères veillent aux portes....." *

    Tout se tait.

    Fragiles et illusoires traînent nos derniers souvenirs en nappes lourdes :

    Drapés dans leur inconscience nos regards errent en quête de lumière.

    Au sol dissimulés par les herbes longues, me reviennent à la bouche des odeurs de foin d'étés.

    Au col j'ai l'ombre de ta bouche qui traîne aussi, une odeur de passé, à présent dissimulée par les herbes hautes. 

    Quand tout se tait ce que l'on voit est si absent, si fragile qu'il faut du temps pour le comprendre,

    du temps pour poser des mots sur toutes ces ombres, tous ces glissements infîmes.

    Quand tout se tait retrouvent leurs places chacunes de ces lucioles.

    *La nuit cernée par autant de lueurs animales, seuls points de repères dans l'obscurité. La nuit est fermée à ceux qui vivent. Elle ruisselle sur les tombes des visages miroitants, exacerbant l'odeur acre des terres retournées, exigeant de tous une accuité extrême...L'excellence est notre gilet de survie; la discrétion, le chemin par lequel disparaître* fin de parenthèse.   

     

  • Amour infidèle.

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     Vous qui savez où se trouve l'orée de mes nuits, 

    je vous voue un culte absolu.

    Je dédie chaque minute

    de mon existence

    aux jeux que vous inventez, aux larmes que vous suscitez, aux coeurs que vous levez.

    Amour, vous êtes l'infidèle.

    Et la musique qui vous anime, me transporte.

    Aux larmes que je verse au ciboire que vous tendez,

    j'aimerais ajouter un peu de vin,

    un peu de sel,

    un peu de sang frais aussi.

    Qu'à vos lèvres enfin

    perle

    cette... sueur divine.