poesie - Page 3
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Exceptionnel.
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Vague.
La plage est là, déserte, ouverte, offerte devant soi.
Désir illimité prend ses quartiers quelquepart entre ici et soi.
Frange d'eau écumante
froide contre les pieds nus,
le bas des jean's relevé frotte contre la peau bientôt irritée, rougie.
Voilà ce que je vois tous les jours en ouvrant les yeux :
l'océan.
Il me donne son nom et tout bas,
je l'écoute.
Je prends son nom en moi.
Je l'emporte partout où je suis.
Là.
Ailleurs.
Dans ma bulle il n'y a que toi.
L'océan et toi : le vent.
Rien, ici.
Trop bas pour que les enfers ne viennent s'y déverser. Trop sale, trop laid, tout absent sauf.
Contre mes joues le vent frotte et s'invite à jouer. Dans le cou.
J'ai froid.
Prends moi dans tes bras et essayons de faire semblant de s'aimer encore un peu.
J'ai roulé contre ton corps mais le froid m'a envahi.
La plage est déserte, le vent souffle à perdre haleine, les grains de sable roulent partout, se jettent et tombent soudainement.
J'imagine que je tends le dos de la main
et tout ce sable glisse.
C'est malin me suis-je dit ce froid, je tremble à présent.
Mes dents claquent et mes membres trop douloureux me gênent pour bouger.
Comment vais-je faire pour rouler jusqu'à toi?
Trop froid!
J'ai fui.
J'ai fui.
J'ai fui.
J'ai fui.
Le regard c'est étrange.
Il entre et sort de soi.
Parfois il pose comme un corps sous l'objectif un peu froid de mes pensées. Je l'ausculte. Je l'interroge.
[Que vois-tu?
Comment comprends-tu les choses qui t'entourent,
quand elles ne t'enserrent plus,
ne t'oppriment plus,
ne t'étouffent plus!
D'autre fois il aime.]
Oui! Il aime ce regard!
[Il entoure de douceurs ce qu'il voit, prends soin de ne pas froisser, prends soin de ne pas heurter, de ne pas modifier, de ne pas déranger ce qui existe et qui pourrait... le sait-on jamais délivrer des secrets.]
Il part un peu loin des fois.
Mais je le retrouve toujours.
Ne me quitte plus, regard ou je t'échange contre une paire de glasses, noir corbeau, cerclé de fer, estampillée frimeuse de service.
J'ai envie d'écrire.
Le soir ça me prend comme une envie de voler.
A regarder passer les comètes, tourbillonner les amants, délirer les enfants.
Je saute à pied joint dans une marmite infernale où tout boue et bouillonne.
Les débiles jugent avec leur regard torve et leurs mains repassées de près, comme si elles n'avaient jamais effleuré le péché, fait dégorger le poireau du voisin d'en face ou tripatouillé l'entrejambe d'une voisine un peu proche.
Enchantée, je suis restée, demeurée, entièrement subjuguée par la profondeur de la débilité humaine
dont tu fait partie
ancien amant, nouveau menteur, futur exilé de mon coeur ou bien d'ailleurs.
Ah ça il parait que je rêve!
Mais oui je rêve!
C'est visible!
Au moins d'ici ou de là.
:p
Il parait que je rêve.
Mais bien sûr, je rêve!
Et non...
je m'ennuie
plus profondémment qu'aucune pelleteuse ne pourrait creuser,
plus lointainement qu'aucun avion ne pourrait aller,
bref c'est incommensurable cet ennui qui me saisit à la vue, à l'odorat, à l'ouie de tout ce qui m'entoure.
Donc je m'enfuis.
Je fuis.
Je fuis.
Je fuis.
Je fuis.
Encore et encore.
Jusqu'au jour où j'aurais disparu...
Pff, envolée.............pour de vrai.
Ah au fait...
C'est le Premier Octobre aujourd'hui:
Ca se fête!
Champagne....?
Vous entendez les bulles éclater, le vin couler.
C'est la fête du premier octobre.
Bon.
Ne me demandez pas ce qu'on fête
Je n'en sais rien.
Il parait que personne ne sait.
C'est un secret.
Ps: Ca commencait bien, la plage déserte, genre : "j'avais déssiné sur le sable
son doux visage
qui me souriait,
puis il a plu sur cette plage et dans cet orage
Elle a disparu et j'ai crié
criéééééééé
AAAAAAAAAlllllllliiiiiiiiiiiiiiiine
Pour qu'elle revienne,
bref
C'est peut-être la sainte Aline le premier octobre.
Lendemain:
Voilà
ça me prend de nouveau
Ecrire
pour ne pas vivre
pour oublier ce que la vie a d'ennuyeux
de gênant
de saoulant
Voilà
devant moi
de nouveau
la plage
excellement déserte
l'océan : mien!
Bien sûr je sais...mais
je n'ai pas décidé de céder
devant ses tonnes de béton,
ses tonnes d'ennui,
je me suis endormie.
J'ai fui.
Je fuis.
Je ne sais que fuir.
Disent-ils!
Que disent-ils exactement? (tendons l'oreille)
Cela et pire encore.
_Corbeaux!
Je répond Croa!
Non je ne crois pas.
Je ne crois plus.
En vous.
Mais en moi
seulement.
Je suis l'unique à savoir à quel point votre existence
in-existe
Ah oui
Je fuis l'inexistence
des ennuyeux aux tons sentencieux
Voilà
ça y est
J'ai libéré mon corps de leur présence
Je libère mon âme à présent
puis mon esprit
je reprends corps
dans l'absence
de ces prisonniers volontaires
Asservis!
Je crie!
Mais c'est en écrivant que je crie le mieux.
J'écrème les ors du silence et avec une louche d'obstination je tape sur la tête des portes fermées : obstinée!
Corps
Corps
Corps
Et
Ici
Maintenant
je reprends
le pouvoir
là
Ce corps
m'appartient.
Il n'appartient qu'à moi seule.
Ses mouvements,
son agilité,
ses libertés
sont
mon
seul
et
unique
Lendemain!
Un peu de bleu et c'est le vent du large qui vous caresse.
Un peu de bleu et c'est le vent sauvage qui vous emporte.
Un zeste de couleur ciel
et la toile se déploie
dans le lointain
Non.
Je ne crains pas le silence.
Il est éternel.
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888
Qu'on ne demande pas ce que durant tout ce temps j'ai fait.
Je reste coi;
Et ne dis pas pourquoi.
Il y a du silence, alors que la terre éclatait.
Aucune parole qui touchait;
On ne parle que depuis le sommeil.
Et l'on rêve d'un soleil qui riait.
Les choses passent;
Ensuite c'était indifférent.
La parole s'endormait lorsque ce monde s'éveillait.
Poème parut en octobre 1933, dans le numéro 888 de la revue Die Fackel, extrait de "Troisième nuit de Walpurgis" Karl Kraus aux éditions Agone 2005
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...nous on crève...
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines,
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne,
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme
Ce soir, l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.
Montez de la mine, descendez des collines, camarades,
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades,
Ohé les tueurs, à la balle et au couteau, tuez vite.
Ohé saboteur, attention à ton fardeau dynamite...
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il est des pays où les gens aux creux des lits font des rêves.
Ici, nous vois-tu, nous on marche et nous on tue... nous on crève...
Ici, chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait, quand il passe.
Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute...
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines,
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne,
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme
Ce soir, l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes.
Paroles de Joseph Kessel, Maurice Druon
Musique de Anna MarlyEt voici donc à ma manière, une petite pensée accordée à ce jour décisif.
Ce fameux appel du général qui n'était alors que Colonel, dans le fog anglais et dans l'indifférence assez grande de ces contemporains, mais ô combien important. Tout comme aujourd'hui l'espoir était rare. En cherchant bien au fond des tiroirs on doit pouvoir trouver encore une petite miette de ce fameux espoir. Quoi qu'on en ait pas tous forcément besoin, on se le crée aussi l'espoir!
Merci aux initiateurs de ce blog.
Décidemment Toulouse est une ville magique. Je me souviens d'un été extraordinaire dans une petite rue de l'est Toulousain. Je n'avais jamais vu autant de jolies filles. Et ce soleil qui vous prend le coeur comme s'il caressait un ami. ° Nimp°
Résister, de Mauthausen à mai 68; Georges Seguy