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  • Eclaircie

    Puis finalement, le ciel se dégage. Le vent envoie promener les nuages. Le gris se dissout dans l'atmosphère. Le reflet bleu océan envahit le ciel au dessus de nous.
    C'est un matin comme on les aime, un matin clair, un matin calme où seul résonne le chant des oiseaux, réchauffe nos peaux meurtries, le soleil d'un nouveau printemps.
    Endoloris, un peu fourbus, on s'occupe de nos corps, car il le faut bien, il le faut véritablement.
    C'est presque "le ciel, les oiseaux et ta mère" sans le contenu. Juste le titre. Les fleurs dans la rosée matinale, la nature dont la force et la beauté ne nous laissent aucun repos, tant elle éblouit et surprend.

    L'odeur d'un parfum de Cologne et le bonheur est là, à portée de mains, à portée de rêves, à portée de pensées...

    Sur chaque galet, je peux lire la douceur des mouvements de l'océan. Dans le ciel, je lis le trajet des oiseaux de mer, au sol j'observe la trace de nos pas. Je pense au moment où la prochaine vague viendra lisser ce sol. Je regarde, je respire, j'entends. Je me laisse envahir par l'eau, je disparais et reparais à chaque vague, crêtes et profondeurs, couleurs vertes profondes, algues accrochées aux chevilles, eaux piquantes dans les yeux. 

    Les larmes sèchent au soleil, le sel étire la peau....les membres durcissent, les os blanchissent....L'action du sel, de l'eau, du vent arrachent nos oripeaux, dégradent nos expressions, exhument nos émotions, recouvrent nos existences de sables. Chair nécrosée, dégradation du mouvement, séparation des membres.

    C'est un peu la mort salvatrice que l'on rencontre dans l'immobilité, sous le soleil, autorisés que nous sommes à nous laisser emporter par le mouvement de l'océan, assurés de trouver le plaisir dans la fossilisation des douleurs, ces vieilles douleurs dont on ne mesure plus la profondeur, dont on ne voit plus les plaies délavées par le sel.
    Au moins, prés de l'eau, il existe un mouvement dont aucune volonté ne dépends, un balancier naturel qui rassure et endort. Prés de l'eau, le cri des mouettes témoigne de la vie à l'extérieur. Aussi prés de l'eau, on pourrait si on le voulait s'envoler avec elles.

  • Le vieil homme.

    Assise prés du lit
    la jeune fille
    regardait le visage
    de son aieul.
    L'atmosphère était celle d'une des nouvelles de Maupassant.

    Les draps blancs avaient perdus leur teinte éclatante, remplacée par celle de la cire.


    Il respirait difficilement.

    L'oxygène dans la pièce se raréfiait.

    Il était allongé dans l'obscurité et le silence.

    Elle n'osait pas faire un seul geste de peur de réveiller quelquechose qu'elle pressentait comme étant terrible.

    Peut-être le souvenir de la vie.


    Elle prit au dernier souffle la volonté de ne pas ressentir de douleur.
    Car elle comprenait que l'heure était venue.
    Comme ça, sans crier gare, le temps était passé.


    Et il partait maintenant.


    En se confondant avec la blancheur des draps, s'enfonçant, disparaissant.

     

  • Description

       Elle glisse.                                                                                         

                                                                                                                                                                                                           lisse  Le temps passe.

    Voyageuse légère, intemporelle, elle est déjà loin quand la seconde frappe le coin du mur, la tempe de notre demeure. 

     

     

     

  • Le red rose café (suite)

    C'était Avril. L'hiver finissait dans cette banlieue de Londres. Les tempêtes de grêles échangeaient leur place dans la même journée avec celles du vent puis de la neige et enfin de la pluie...Le premier rayon de soleil apparut dans ce café. Elle finissait par se dire que cela n'arriverait plus. Le désespoir la prenant, elle regardait les autres clients avec une sorte d'attente étrange, l'un d'eux allait-il réussir un effort de comportement pour faire de cette journée autre chose que le jour de l'arrivée du premier rayon de soleil de l'année. Vous n'imaginez pas à quel point le ciel était bas tout ces mois passés! A croire qu'il finirait par exiger de tous qu'ils le traversassent pour circuler. Elle regarda le café avant d'entrer. Ce décor l'étonnait. La présence de la rose rouge sur les murs et les vitres extérieurs aurait pu être élégante s'il ne s'était agit d'un café récent, presque désert, au milieu d'une banlieue toute aussi déserte, un jour de semaine banale.

    Cependant, une bonté particulière émanait du sourire du serveur. Cet accueil associé à l'éclairage, une lumière blanche d'avril,  transformait imperceptiblement le lieu. Observer ce couple l'apaisait. Une sorte de renoncement passif, un finalement pourquoi pas, mieux qu'un bof, un genre de "tiens finalement ils ne sont pas mal eux"... retint son attention. C'était beau d'aimer. Beau à regarder. Elle se souvint s'être dit que certaines présences pouvaient apporter beaucoup l'air de rien. 

    Justement c'est cet "air de rien" qui l’intéressait cette année-là. Une année qui aurait pu être qualifiée de banale, mais qui se révélait riche en enseignements. C'est dans cette simplicité de l'existence qu'elle se retrouvait le mieux. Et finalement peu importait la raison pour laquelle cette scène lui avait plu, durant tout le temps de l'observation  elle avait ressenti un réel plaisir...Et c'était ce qui avait à ses yeux le plus de valeur.

    La journée avait été belle. Durant la traversée d'un parc, quelques écureuils avaient interrompu leur cavalcade à son passage. Le printemps s'annonçait. Le bleu du ciel crevait l'air jusqu'à ses yeux. Une jubilation enfantine l'emplissait à l'idée de revoir la nature s'éveiller. Elle adorait les fleurs. Dans cette proche banlieue londonienne les parcs abritaient de nombreuses essences rares, les arbres y étaient souvent plusieurs fois centenaires, les pelouses et les massifs de fleurs abondaient. Elle pouvait imaginer à l’avance dans l’air saturé de pollen l’odeur subtile des chèvrefeuilles mêlée à celle des pins. Cette senteur était une de ses favorites.