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  • Angela undress_ thomas newman


    podcastComment remuer autant de silences avec aussi peu de notes...

  • Ainsi soit-il de l'amour.

    Ainsi soit-il de celui qui fait trembler nos mains au moment du premier geste, de la première caresse, au premier regard. Ainsi soit-il de ce sentiment que désir et fascination font osciller entre ombres et lumières, éclats et retraits. Observer à travers un regard la démarche de celui qui porte le souvenir de vos ébats passés, décomposer ses gestes pour en extraire l'infini tendresse dont vos mains sont encore emplies, les porter à vos lèvres dans un mouvement qui sacre le dessin de vos souvenirs en surimpressions, qui consacre, entre l'invisible de vos miroirs intimes et la réalité une alliance toute de nuits partagées.

    Silence on tourne! En arrière-plan, vos souvenirs déroulent leur fantasmagorie tandis qu'un geste éveille un serrement plus fort; un noeud coulant des regards qu'elle laisse s'échapper comme on ouvre la porte d'une cage aux serpents la veille d'une représentation.

    Symbiose émouvante d'un trait de crayon noir et d'un oeil. Dessin presque parfait d'une bouche aux lèvres qui semblent vous observer dans leur écrin de chair satin rosé.

    Le battement de cil ouvre la porte à vos phantasmes; s'en suivent des images aux lacets défaits, aux chairs lascives.

    "Fin du cliché".

    Pour pouvoir dire et penser un jour : j'ai aimé, j'ai ressentit, j'ai vécu, mon coeur à tremblé, mon âme s'est élevée. Il faut s'appliquer à aimer, à trouver en soi les ressources de ce grand amour dont parle la bible, qu'évoquent les poètes, que traduisent les écrivains, que décrivent les peintres. C'est bien ici-bas le sentiment dont on tire le plus grand enrichissement. Il est celui qui nous élevera, celui qui nous transportera vers des cieux plus lumineux. Qu'alors nous puissions nous exclamer humblement "j'ai aimé" et tout ce qui est laid, bas disparaîtra dans le souvenir aveuglant de ce que furent nos hésitations et nos tremblements d'alors.

    Ainsi fût-il donc de l'amour, de ces trajets lumineux, de ces courbes soyeuses, de cette éternité dont on a reconnu l'existence à l'arrachement du départ. Cet arrachement dont on se repait par la force de l'âge et du plaisir de disparaitre dans la nuit, telle une silhouette qui s'éloigne en ne laissant dans les yeux de celui qui regarde qu'un peu de flou. Une absence qui ne désemplit plus, une éternelle invitation au départ et au renouvellement. Sommés que nous sommes de ne pas rester, de ne plus s'attarder, de s'enfuir dans le plaisir d'être à nouveau l'ombre dont on n'esquisse plus que les contours, dont on entrevoit seulement la présence au travers des innombrables mouvements de la vie. Et qui sera toujours là, à reprendre et à retrouver dans les sinuosités de son existence. Ce sentiment dont les transports vous abandonnent comblés par tant de généreuses offrandes et qui efface à jamais les laideurs et les bassesses de ce monde.

    Qu'ils s'aiment et le soleil brille! Qu'ils s'aiment et le scintillement de la larme au creux de l'oeil se transforme en éclat de diamant. Qu'ils s'aiment et chaque pas ordonne à la mort de disparaitre, aux ombres malfaisantes de quitter la terre. Qu'ils s'aiment et chaque supplique devient un chant d'espoir.

    Qu'ils s'aiment ainsi, se retrouvent et ce sera pour toujours...

    ( dans le secret de nos coeurs).

    palpite l'espoir, une flamme douce, qu'aucun vent ne fait trembler, qu'une légèreté anime, qu'une aura entoure. Je l'écris pour ne pas l'oublier, aussi simplement qu'elle existe, cette flamme qui fait trembler nos coeurs, palpiter nos regard. Ce doux espoir. Celui que l'on prévoit d'invoquer quand l'eau nous submerge. Dans le secret de nos coeurs elle subsiste : le jour du grand départ, même noyée, son souvenir éclaire les rives qui s'éloignent.

    (même noyé mon regard te suit)

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  • Vol de notes...

    * En dérivatif à l'ennui, je m'inscris sur la longue liste des âmes patientes, celles dont les eaux dorment, que le silence enrobe d'un éclat d'insolence, emporte vers l'inconscience.

    Pardon, pardon vont les corbeaux croassant, mais seul le silence répond : de sa manière détachée : se faisant oublier sitôt l'écho passé.

    Mine absente, regard vide, elle détends ses membres qu'une longue marche a tendu. Elle entre dans le café mon regard la suit. Sublime égérie que sa peau d'afrique précède d'une sombre encolure. Elle tangue au gré de mon désir, je vacille au rythme de ses pas.

    L'illusion, princesse absolue, arme mon regard d'une pointe d'acier.

    Je vais au gré de sa fantaisie, dissimulant mon ennui, simulant la présence. Puis j'oublie, la porte refermée, le bruit et le mouvement de tant de corps m'emportent.

    *Une note en passant.

    A un observateur.

    Sur le chemin des tiennes, de notes, je pars à la rencontre d'une autre existence. Celle que l'on dissimule aux regards, celle qui appartient au recueillement. Je m'assied et j'entends sourdre la rivière souterraine, désirable, émouvante, puissante. Sur la paume de tes mains je pose un regard puis la joue, je m'endors pour ne plus rêver. Le regard se lève avec son inévitable gouffre inscrit dans le fond. Le trouble émeut les surfaces, serre les entrailles. Toi et moi, face à face, irréductibles ennemis, contraints au silence malgré le désir qui emplit l'espace que nous partageons. Mes yeux dans les tiens, rien d'autre. Juste la présence de tous ces regrets tapis dans l'ombre de nos sourires. Légers comme la fumée d'un thé mentholée, flottant sur ton visage, parfois le mien. Il n'existait pas autrechose que le rêve pour nous lier. Ce rêve qui te faisait attendre longtemps dehors la pose parfaite, celle que ton appareil allait saisir. Le moment de grâce qui séparait ta conscience de mon départ... A de nombreuses reprises ton modèle préféré allait jusqu'à épuiser toute ton attention pour te faire disparaitre, pour qu'enfin cesse ce décalage insupportable entre le modèle et son peintre, fût il équipé d'un appareil photo, qu'enfin cesse ce supplice de goutte d 'eau, étrangement loin de la réalité, inévitablement présent à l'arrière de mes voyages imaginaires, cet insupportable témoin, cette insupportable mémoire, ton insupportable présence... dissimulée dans la pénombre. Te souviens-tu de cette nuit, il y a trés longtemps ? De cette musique tirée de quelques gouttes d'eau qui faisait cinq temps à l'infini, cinq cercles dans laquelle ma mémoire se perdait, ces vibrations du temps, troublantes, aïgues comme des lâmes brûlantes approchant une peau nue. Cette nuit qui se perds dans le fond de ma mémoire où l'étrange allait survenir, où enfin pour la première fois j'allais comprendre que loin d'être seule il semblait que quelqu'un pouvait m'entendre, et ce quelqu'un c'était toi. Je t'ai retrouvé, ou plutôt je t'ai définitivement perdu en voulant comprendre ce qui faisait cet étrange son. Le bruit de ces quelques gouttes d'eaux qui tombaient sur le sol, dont l'écho ne m'avait jamais quitté. C'est en cherchant d'où provenait ce son que je t'ai trouvé, tapis dans un coin de rue, sous la pluie, l'appareil dissimulé dans un grand manteau. Tes yeux luisaient*. C'est étrange, je n'ai jamais eu peur de toi, j'aurais dû certainement... Nous sommes comme d'anciens amis qui se sont un jour trahis... Nos regards s'inventent à chaque recoin une nouvelle manière d'envisager ce qui nous fait défaut. Tu m'observes indéfiniment : inlassablement je cherche à t'éviter. Ou plutôt non, je me décale systématiquement pour éviter tes regards mais tu ne bouges jamais parce qu'évidemment le "grand angle c'est toi qui le détiens! Ces larmes de desespoir que je versais devant toi ce soir là, je les versais en ignorant que tu m'observais. Rêvant aux eaux mêlées de sable et de boues que charrient les grandes rivières d'Amérique du Sud, je me faisait un film en regardant la terre qui tombait sur le bord de la fenêtre, sentant sur mon visage entièrement mouillé les ruisseaux de larmes et de pluie. Je me serais bien laisser fondre sous le ciel noir de cette nuit d'orage en pensant à toutes ces années qui défilaient dans ma mémoire, mais l'image des grandes rivières au moment des crues retenait mon attention. Cette métaphore me plaisait.Pendant ce temps, tu étais là, recroquevillé dans le coin d'une rue , aux aguets, chassant la lumière dans l'obscurité, l'appareil armé, le bras posé, bloquant la pose qui te permettrait de ne pas rater le moment où las de te chercher dans la pénombre mon regard irait se perdre dans la course des nuages.

    *note de texte : la chaleur que nous partageons.

    "paroles et silence"

  • Si tout tourne sur la page comme la lune dans le ciel au point de l'hiver,

    medium_collage84.jpgIl est des profondeurs en négatifs, renversées et qui se reflètent : une vie souterraine, mouvante, où se dissimulent trésors et conquêtes, rythmée par le pas de ceux et celles qui l'explore. Contenue dans ces mots, dans leur agencement, dans les figures extrèmements séduisantes d'un style très personnel, il y a la quête, le contraire de l'errance. A la notion d'errance on suppose une absence de projet définit, or sur le point de découvrir que l'on peut entrer sans se perdre dans l'envers des choses; le projet est de retrouver le sens permanent, irréductible aux seuls apparences.
    Le sens poëtique, particulier, subjectif, qu'il nous plait parfois de donner à ce qui importe autour de nous.

     "Lève-toi et suis moi, j'ai quelquechose à te montrer..."
     
    L'invitation est belle, ensemble...
    Partir à la redécouverte du monde tel que nous l'aimons, de ce qui nous fait frissonner, comme ta voix, avec ce jeu sauvage et libre dans les accentuations, défaisant les lignes habituelles, provoquant pagailles et désordres...

     

    Si tout tourne sur la page comme la lune dans le ciel au point de l'hiver, mon regard ce piège à loup aux eaux troublées, entrouve un de ces secrets.
    Il va te falloir beaucoup d'imagination pour deviner, discret, de quoi est fait le passé. Enigme entre autres est un mot que je laisserais tourner dans ta bouche, sept ou huit fois, avant de m'en aller. Je te laisse deviner. C'est à toi de chercher pas à moi.

    Retrouve_moi J'ai un sourire à te donner, le dernier. 

    Retrouve_moi A l'intérieur, sage tu trouveras un secret, un rouleau de papier à développer comme une pellicule, tourne et retourne entre tes doigts ce que tu ne comprends pas, déchire le si tu veux, entrouve si tu peux l'écorce... Un mot un seul. Un mot un seul et je te retrouve.
    Plus de temps morts sur notre voie, pas de passants attardés, le soir tombe sur la ville. Je me suis tue aussi lontemps que j'ai pu. Ma voix s'est éteinte avec ce son rauque, le non prononcé en dedans. L'écriture je veux bien la reprendre, l'étendre, l'étreindre. Il ne faudra pas un seul regard de plus pour que je tombe. Facile, le piège. Fragile l'appât. Faible à tes yeux, difficile de détacher le regard de ta bouche, impossible de ne pas penser à tes jambes frôlant les miennes. Tu es le secret, le regard intérieur. Je suis le non-dit, la parole absente. Contre la peau retournée, sensible glisse la pensée, recueillie.
    Souvent lorsque je marche à tes côtés je ressens une drôle de chose, un regard qui frôle plus qu'il ne prends. Une présence légère que je laisse voltiger sur ma peau, mes cheveux la courbe d'un poignet où je te sens te perdre. J'aime laisser vagabonder ce regard interieur-extérieur, ganté velouté, sage et distant, plus amusée que jamais. Je joue mais tu ne le vois plus.