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  • Si le silence.

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    Si le silence est fascinant c'est qu'il contient toutes les promesses de la parole, tous les possibles d'avant l'existence du mot. Il laisse à l'esprit la liberté de voyager sans le secours du trajet délimité par la parole. Il rappelle ce temps où, enfant, le langage était sons, images, odeurs, sensations. Il est la pierre précieuse, archaïque contenue dans toute respiration. Il est la respiration dont nous manquons parfois, la perspective retournée vers soi quand les mots des autres ont finit de vous appeler. Parfois dire est inutile, superflu. En décrivant un peu trop, on se retrouve dans un enclos gardé par les mots des autres.Car les nôtres où sont-ils....Existent-ils encore? Ce n'est pas certain...Nous empruntons des tournures, des figures à qui a bien voulu un jour les inventer pour nous. Pour retrouver la trace de son langage, il faudrait se taire beaucoup, happer l'air comme on happe une bouffée d'oxygène avant de plonger dans une eau sous-marine. Pour retrouver trace de ce langage il faudrait accepter de se taire indéfiniment. Se mettre à l'ombre de sa propre mémoire, s'éxiler intérieurement, retrouver l'origine de ses mots, chercher dans les souvenirs de l'apprentissage de la langue comment de glissements en refoulements, de déplacements en recours à l'imaginaire on en est arrivé à se créer un langage qui nous est véritablement personnel, qui se réfere uniquement à nos souvenirs de représentation, de formulation, d'extériorisation.

    J'ai dénommé. J'ai nommé. Pour quelles raisons ai-je choisit tel ou tel mot plus qu'un autre. De quelles couleurs, sons, odeurs, ces mots émanent-ils? Et quand j'ai enfin compris d'où je tirais tous ces langages qui se télescopent, se répondent et sont à eux-mêmes un monde , je les interroge un à un  je travaille à nouveau le langage de manière à ce qu'il ne soit plus le reflet d'aucune image personnelle mais bien, ce qui est sa fonction première la trame grâce à laquelle le sens va pouvoir commencer à circuler et prendre sa forme vivante.

    *Au sujet du sens des mots, voici un trés beau texte de Leslie Kaplan.

     

  • Au sujet de la folie.

    1_"Denis Hollier voit juste lorsqu'il écrit : « Pour Bataille, l'écriture est une pratique réelle de déséquilibre, un risque réel pour la santé, mentale. La folie est contamment en jeu dans ce qu'il écrit. Mais la "folie" est précisément l'inimitable écriture sans règle ni modèle . »" _

    2_L'absence de règle et de modèle est ce qui m'a toujours fasciné dans l'existence de ce monde à part que l'on nomme "folie". L'expérience de Mary barnes, par Laing et le docteur Cooper durant la période qui a vu se développer les théories de l'anti-psychiatrie a profondémment bouleversé mon jugement au sujet de la folie, qui n'était alors pour moi qu'une des innombrables "maladies" dont on peut par accident se mettre soudainement à souffrir. Or plus je réfléchissais à ce sujet plus il m'apparaissait que la folie avait d'étranges et de bien fulgurantes façon de se manifester. Les dessins, les créations de ceux que l'on nommait fous avaient toujours à mon avis bien plus de force et de portée que ce qui provenait des gens dits "sains". Pour quelles raisons et grâce à quel mécanisme? Je commencais à chercher au moment de la lecture de cette expérience de Mary-Barnes relatée dans les notes de ce psychiatre : Ronald Laing. J'avais 16 ans, l'été où je fis la découverte de ce livre passionnant.

    3_La même année je découvrais Artaud et Nerval. La fascination que j'éprouvais pour leurs textes me fit oublier la somme de souffrances qui se trouvait à l'arrière de ces vies. J'appris le suicide de Nerval. Et je me rendis soudainement compte que tout à mon intêret je faisais fi de leurs maladies, de leurs souffrances. Je compris alors que la folie était une manifestation indépendante de la volonté et j'éprouvais du dégout pour la fascination que j'avais éprouvée.

  • Elle n'est jamais revenue.

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    NON.

    Plus tard.

    En me baladant sur la toile j'ai trouvé ce texte. Où comment on peut quitter sa vie pour une autre. Merci à l'auteur.

  • Représentation du réel.

    "Le symbole c'est ce qui reste quand il n'y a plus rien d'autre". C'est ce que disait une de mes profs. Il y a longtemps. Dans ces années là j'essayais de comprendre mais cela m'était difficile, disons que j'essayais de me représenter ce "plus rien"...J'étais jeune alors. Et le néant ne m'inspirait absolument rien (j'aurais pu me méfier en croisant mon regard dans la glace). Le symbole donc pouvait servir de moyen de représentation, quand confronté au néant il fallait tenter de créer à partir de ce vide (ça peut toujours servir). Poser des repères sur du vide. C'est marrant comme idée.

    Ca fait de chaque artiste un funambule accroché à ses représentations du réel comme à un météorite dans l'espace.

    Bon là vous allez pouvoir vous instruire au sujet du vrai symbolisme : le courant littéraire qui n'a pas grandchose à faire avec ce que je viens d'écrire plus haut. Et ici avec le courant picturale.

    "Ma prof devait détester l'abstraction". A mon humble avis elle ne devait pas bien comprendre à quoi cela correspondait. Mais bon je ne veux pas avoir l'air de m'avancer.