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Sédiments_Avant-Garde_© - Page 253

  • Fragments de songes glaçés.

    Fracassés, miroitants les débris de lune éclatée au froid désolant nous révéle la nuit profonde : en reflets d'eaux noires,  insondables à nos yeux. Elle, dissimulée derrière les éclats coupants...

    Elle et nous : Face contre face.

    Dans le sol, plantée. 

    Du ciel, fracturée.

    L'écho dans l'air glaçé résonne infiniment.

    (l'os mis a nu)

    Contre ces reflets, ces brisants de lune, un navire s'échoue dans la nuit. Il envoie ses signaux de détresse. Elle laisse apparaître son étincelle de sens. Le navire empalé sur un brisant de lune, la nuit ouverte dans un fracas de miroir échangent leurs impressions tandis que les océans mêlent aux cieux leurs embruns salés. Sur un air d'opéra barbare, de fin de mondes intérieurs, les embruns vont salant les terres de lune sèche. Le jour a levé ses yeux blancs vers la terre défaîte, lardée d'éclats de lune. Le sol givré étincelle des larmes de la nuit d'hiver. 

    Il est ici ou ailleurs. Il est l'heure ou la minute, la seconde peut-être. Il est nul part et partout à la fois. Il est la rencontre, la fusion, la séparation. Il est la seconde d'éternité où se creuse un dernier regard du corps de l'autre. Il est l'absence et le froid du départ. Il est le souvenir fiché dans la mémoire comme une lame dans la chair : l'éclat et l'obscure. Il est ce qui déjà n'existe plus. 

    Il, est pourtant ce temps qui compte, décompte, heures et secondes depuis le début. Il impersonnel, distant, lointain puis si soudainement proche. Incroyablement proche, presque à vous entrer dedans. Intérieur, extérieur, temps qui passe ou s'invite, temps de ravages ou de paix. Temps mouvant, inconstant, à la fois nôtre et pas. Présent et futur. Mort par le passé, renaissant au détour d'un battement d'horloge ancienne. 

    A regarder les reflets s'entrechoquer à la surface d'une eau noire on se prends à rêver dans les filets tendus par la lune. Cette figure de la féminité a de tout temps évoqué la possibilité d'un double de soi :  l'existence d'une image, d'une projection. Ce miroitement, déroutant l'onde régulière, laisse apparaitre une objection de l'illusion à la réalité, une image aux fragments disjoints, une interjection en faveur du rêve.

     

  • La mine poétique.

      Permission de rêver en passant d'un rouge révérant, d'un rouge référence. Est-ce permis de rêver en passant au rouge sombre dont on aime les moires qui jouent avec nos mémoires, qui jouent avec nos espoirs, qui courent sur notre esprit comme on souffle la chaleur sur une peau ombrée, une peau contrastée. Une peau de sable traîne sur le dessus d'un corps alangui, d’un souvenir plus que d’une  histoire.
    Une photo souvenir qui évoque en son sein quiet le repli précieux de la mémoire. Le lait sève éclate de la lèvre : la poésie est cette toile tendue sur laquelle il est possible de laisser à loisir traîner ses couleurs
     Trahir ses envies, ses désirs,
    Raconter, réciter
    Ces innombrables trains d'idées dont à chaque secondes nous sommes traversés...Cette poésie est libre, elle est liberté de l’expression, folie de la création, plaisir de l’existence. Elle ne demande rien à ceux qui la lisent. Elle ne cherche aucun point d’ancrage, elle est vagabonde.
    Ses voiles, ses brumes nous emportent à grands battements d’ailes vers des terres inconnues, des terres de découvertes ou de réflexions, des terres posées comme une lentille sur la surface d’une idée qui nous renvoie notre propre reflet, parlé par d’autres,  maquillé par d'autres mots, par d'autres idées.

    C'est ainsi qu'enfin nous nous revoyons tous. Unis à l'intérieur d'un récit, d'un discours ou se croisent et s'interpellent nos souvenirs.

    Quelqu'un écrivait un jour (gaspard) que certaines âmes murmuraient à l'intérieur de nos livres. A mon avis, elles sont retenues prisonnières des mots. La poésie les libère. Elle leur redonne vie et souffle, leur confère une nouvelle existence colorée. Cette mine va, toujours à la recherche d'un paysage à décrire, d'une émotion à révéler, d'un silence à expliquer.

    Un jour j'irai comme elle par le monde, ramasser toutes ces idées. J'irai où on ne va pas, regarder. J'apprendrai à comprendre le silence, j'apprendrai à décrire. Mais je ne raconterai pas, je ne ferai aucun récit. Je laisserai l'imagination emplir les blancs, dessiner les absences. Puis je me tairai, je me dirai que toutes ces âmes ont un jour le droit de s'échapper, un jour le choix de s'envoler de ces récits qui cherchent à les retenir.

    J'apprendrai à regarder l'océan mouvant, le vol d'un oiseau au-dessus. J'apprendrai à regarder. La couleur rouge sombre me servira de référence. Je pisterai sa trace dans le sol. Je la diluerai avec de l'eau, j'en couvrirai mes mots. J'irai même parfois jusqu'à dessiner sur les murs quelques signes incompréhensibles que je nommerai poèmes naturels. 

    Ainsi revêtu de tout ce rouge, j'irai par le monde. Visiter ses murmures, écouter ses chants.                                                     

                                                                                      

    De la nuit j'extrairai le feu du couchant, du sol le pigment rouge terre. J'ouvrirais mes veines.  

    Apposerai une trace sang pour signature.                                  

     Musique sanglée au fond d'une malle de souvenir

    Muse attachée au piquet du passé

    Poignet serré contre le tissu d'un champs  de soupirs.

    Rouge, rouge, entends cette prière qu'aucune Sainte n'aura jamais prononcée. (même Blandine livrée aux lions n'aura élevée une supplique).

    Ce qui reste passées les années, c'est le souvenir d'un grand silence.

    C'est le silence qui m'interroge vois-tu, c'est le silence emplit de couleurs.

    Rouge ensemencé de larmes et de soupirs, rouge habité du souvenir d'un combat.

    Rouge libre, rouge-vie, plus jamais autre que sanglant

    Où glisse une larme d'obscurité

    Où gît un coeur sombre battant aux portes de la nuit.

    Poésie aux symboles criants,

    recueille en obole de chair

    les hurlements de l'âme enserrée dans le secret.

    Poésie de la douleur et des hurlements

    Loin des tentures et des salons paisibles

    en plein vent,

    poésie dit, crie, tempête, enrage.

    Poésie refuse de mourrir en silence éteinte par l'ignorance, poésie revendique bravement

    son droit à l'existence, revendique sauvagement

    sa liberté.

    Poésie s'entoure de rouge, de matière et de terre,

    frappe à nos portes couverte de sang.

    Poésie explique dans ses visions qu'ils ont voulut l'assassiner,

    la tuer, l'égorger, la condamner au silence.

    Poésie dit je met le feu aux

     faux semblants, aux demi-teintes, aux ballets d'ombres, aux mensonges.

    Poésie rappelle ce temps où libre elle allait voguant d'un temps à un autre.

     

    medium_collage30.jpg

    Rouge entends le chant de celle qui refuse de s'éteindre en silence.

    Au couchant son âme se déverse en litres de feu.

    Au début  la nuit éléve lentement un murmure

     puis elle s 'apaise en quelques notes d'obscurité.

    Rouge, elle s'entends comme une mélodie secrète. 

    Une mélodie grave, (rouge), dont tu es l'origine.  

    Je retiens cette langueur. Rouge. Saisie par les bras noircis d'un arbre qui s'épanchent en frissonnant dans les flammes d'un couchant.

    (Comme elle se déverse librement).  

     

     

     

     

    La plume est rouge par le poing fermé.

    Sur le divan, les larmes teintées résonnent à chaque chute.

    Voilà bruissant la robe de chambre d'une musicienne exilée derrière son paravent de mots.

    Déplaçant la tenture lourde de sens, attirée par le velours sombre, elle déambule dans ma mémoire.

    Ma mémoire combat l'obscurité, je n'entrevois plus vos voix et déjà s'éloigne le souvenir des odeurs.

    C'est un chant éteint voilé par le silence auquel je dédie chacun de mes mots.

    Elle reprends la plume auparavant trempée dans son propre sang.

    J'écris depuis des années grâce à cette encre, évidemment, continue t-elle, vous ne pouvez pas comprendre car jamais personne ne vous a ouverts les veines: moi si!

    Régulièrement, les "monstres",  m'apaisant, me parlant à voix basse, douce, s'approchaient et sortaient leurs armes tranchantes.

    Je n'avais jamais rien vu. Je ne comprenais rien dans ma naïveté d'enfant, à ce que ces gens faisaient.

    Et puis un jour j'ai remarqué que je saignais. Les deux poignets, puis la gorge étaient ouvertes.

    Le sang couvrait ma peau, tombait au sol. Je devais être de bonne constitution. Car je continuais à rire, à chantonner avec cette voix éraillée si caractéristique.

    Fallait-il que l'espoir soit chevillé à cette peau dont les ouvertures laissaient apparaître tant de liquides pour que ce corps exsangue continue de se mouvoir avec autant d'indifférence.

    Inspirée, j'attrapais la plume d'un oiseau de passage, le migrateur ou celui de malheur, je l'ignorais et m'en fichais tout autant.  

    Pas de douleur à l'horizon, pas de souffrance. Juste ces mots de poèmes oubliés à moitié revenus qu'il me fallait poser sur la feuille.

    Evidemment personne ne me regardais écrire en trempant dans mes veines ouvertes la pointe en biseau de la plume de l'oiseau, cela eût pu choquer et telle n'était pas mon intention.

    C'est juste que de musicienne j'étais privée d'instrument et qu'il me fallait impérativement exprimer ces mots qui sans cela auraient continuer de tourner en boucle dans ma mémoire.

    Il y aurait eu de quoi finir dingue, folle, hystérique ou bien sauvage.

    Ce que je nommais alors "poésie" par commodité ou bien par paresse m'apparut comme la meilleure manière d'exprimer ce qui n'était qu'un long cri. Puisque de cette gorge ne sortait qu'un gargouillis informe, disgracieux et peu mélodieux...la plume discrète couvrirait en silence les feuillets de signes rouges.

    Quelqu'un comprendrait-il?

    Rien n'était moins sûr.

      

     

     

  • Note de fin de page

    medium_collage3.3.jpg Parfois ne plus dire c'est encore dire. Taire c'est parler des choses autrement. Dessiner, peindre, c'est aussi dire. Les formes du langage sont variées, multiples. Certaines d'entre elles échappent volontairement à la compréhension, se dérobent à la description, cherchent à enfreindre les lois de la réduction au plus petit dénominateur commun. Certains d'entre nous possèdent un décodeur naturel et peuvent allègrement se passer du mot pour communiquer. Ceux-là sont vernis. Un clignement d'oeil suffit à communiquer une intention, un mouvement de sourcil, un sourire à peine esquissé. Ces signes légers, à peine apparents, voyagent en dehors des lignes de codes établis pour tous.

    Je voudrais me pencher au dessus d'une margelle et compter les gouttes qui glissent sur la surface. Je voudrais ouvrir la fenêtre, être si légère qu'un seul mouvement de l'air m'emporterait au loin. Je voudrais rêver d'un oiseau dont je comprendrais les trilles. Je voudrais pouvoir saisir la force d'un océan juste en le regardant. Je voudrais taire et dire. Dire ou taire enfin bref échanger le sens des mots. Je voudrais faire tourner le sens des mots sur lui-même jusqu'à lui donner le vertige et le regarder se tenir sur le fil d'une pensée avec la seule force de son centre en mouvement. Un mot toupie attirant comme un mélange de couleurs, d'émotions et d'impressions. Un mot centre, trou noir, étoile en fusion. Je voudrais puis, je ne voudrais plus. J'arrêterais soudainement de vouloir et je laisserais le  vent parler à ma place. Je laisserais l'oiseau qui s'envole disperser ses plumes dans le ciel, la fleur qui s'ouvre remplacer le soleil, le centre de l'arbre palpiter en lieu et place de ce qui fut un coeur. Ainsi peu à peu perdre la sensation d'être un corps, devenir une musique, une brise, un scintillement de lumière, un miroitement de lune. Devenir le baton qui trace au sol les premières lettres d'un alphabet de lumière et d'eau, de terre et de vent. C'est ainsi qu'en m'obstinant à regarder l'arc du ciel, en fronçant juste la pointe d'un sourcil, je disparus.

    Il semblerait qu'à ce moment je découvris un morceau d'un code secret car j'entendis soudainement une voix m'appeler virgule, ce n'était qu'un murmure et je me retrouvais deux secondes plus tard balançant sur une ligne noire. Je me dis que je devais ressembler à une hirondelle en équilibre sur un fil mais je finis par trouver cela amusant et continuais à me balancer l'air de rien sur cette ligne tracée à l'avance. Et puis je n'avais pas à m'en faire, quelqu'un déciderait certainement de me changer de place un de ces jours. Mais un nuage survint et de virgule je me retrouvais chapeautée par un point noir qui vu du dessous me faisait bien trop d'ombre. Cela me déplut particulièrement. Je me décrochais derechef de ma ligne et sautais dans le vide. Heureusement qu'une série de croches passaient par là, elles eurent tôt fait de siffloter un air qui me servit de filet.

    Bondissant sur les notes, je m'amusais tellement que je me trouvais rapidement une clé où m'enrouler de l'extrêmité à la pointe. C'est d'ici que j'observerais la partition! 

    Les portes de la perception s'ouvrent. Elles battent entre deux plans, le réel et l'imaginaire. Battement de cils magiques qui soulèvent et déposent des parcelles brillantes à la surface des choses. Les étangs se changent en miroir pour la lune et la toile de la nuit sert à peindre une série de rêves en tableaux. La scène s'anime sur le papier et deux ou trois personnages entament une discussion passionnée.

    Vous êtes ici dans un monde à qui l'on reproche sans cesse de ne pas exister, de ne pas produire, de ne pas "faire". Un monde qui ne reflète que nos pensées, et qui ne crée jamais autrechose que de l'éphémère, de l'impermanent, de l'intangible. Ce monde se dissipe au matin, alors que le bruit de la circulation motorisée envahit les villes. Ce monde n'existe pas car il peine à trouver assez d'oxygène pour survivre.

    Ce monde dit que du rêve nous provenons, au rêve nous retournerons... Et cela malgré le béton et l'acier qui nous entourent. Il suffit d'ouvrir les yeux et de faire battre ses cils quelques instants pour le comprendre. 

    Mouvement battant, un puis deux. Juste un mouvement imperceptible, trop léger pour être noté, trop rapide pour être mémorisé. Un, deux, l'oeil se lève puis s'assied, déployant ses pattes d'araignées. Un deux, il est oeil, puis araignée puis éclipse. Il tourne sur lui-même. Il est lune miroir, image et dessin. Mémoire des milliers d'yeux qui ont un jour été représentés. Il est lui et sa projection. Lui et son image que l'on confond dans la fascination du regard, qui se renverse pour laisser entrevoir une émotion, un trouble à l'origine du scintillement d'un milliers de parcelles dorées.

    Un regard et c'est le monde que l'on entrevoit entre deux rangées de sombres boiseries. Le couloir éclairé par la lune diffuse. L'inversion de la surface en toile.

    Peintre que vois-tu en un regard?

     Je vois la lune et son reflet dans l'eau noire; je vois le trajet du poète au sol, observant les miroitements, les scintillements. Je vois un monde merveilleux s'inscrire en filigrane, palpiter derrière le réel. Je sens son coeur, je peux le toucher.

    Peintre, poète, écrivain, décris nous, dis nous, où se trouve cet univers?

    Juste derrière toi ami, dans l'ombre qui te suit, te projette au sol; dans le murmure de tes gestes qui se lèvent, ceux qui appellent Dieu, qui prient, dans le mouvement d'un monde qui glisse vers le silence et l'observation.

  • Perspective inversée

    Rien. La mine de rien. L'air de rien. La mine c'est l'extrèmité dun crayon. La pointe d'un morceau de graphite qui sert à écrire ou a dessiner. Je ne suis pas en train d'écrire ni de dessiner : je tape sur un clavier. Ma mine c'est le haut de mes ongles qui frappe et tape sur les touches. Je pense à un morceau d'iceberg, si un géant passait par le pôle il pourrait s'en servir pour écrire "cornet de glace" dans les nuages. Ce serait drôle. C'est fait aussi pour ça la pointe du stylo pour faire sourire, pas seulement pour étreindre le coeur de serrements de compassion ou de pitié, d'angoisse ou de larmes ou bien... rêver.

    Cela sert-il aussi à faire rêver d'écrire. Rien de bien concret dans toutes ces vélléités de faire rêver. 

    rêve. 

    Non juste des nuages de rêveries qui passent en passant en rêvant, entrainant des humeurs incertaines et voyageuses. Tiens il pleut par ma fenêtre. J'aime bien la musique des mots surtout quand cela dit non sens à toutes les phrases, non-sens à la virgule, contre-temps aux emplois bien repassés. 

    medium_collage8.jpgNon-sens et gros bazar. Comme un môme qui s'éclate sur la grosse caisse d'une batterie. S'éclater à écrire des trucs qui tiennent pas forcément debout tout seuls. Des mots un peu bancales à qui il faut rajouter des béquilles, des phrases tordues qui s'étirent à l'infini, dans lesquelles vos regards se perdent et que le sens finit par fuir, tellement ça ne ressemble plus à grand-chose.

    Ca s'écrit. Ca se dit. C'est rigolo. Ca monte et ça descend. Ca fait des montagnes russes, des cavernes un peu troublantes, des recoins sombres et des instants de lumière extraordinaire quand enfin on saisit le sens de l'intérieur. C'est effrayant de tant de pouvoir et de tant de plaisir à la fois. Absolument terrifiant ce bonheur instantané, insensé.  

    Saisissant aussi, tant à la fois il faut reprendre et continuer, interrompre et rattraper, perdre et retrouver. Bonheur sans fin qui peut durer tant que dure l'existence et qui sera repris on le sait un jour par un autre puis encore un autre et encore un nouveau. Les phrases sont des chaînes où s'exercent les plus beaux des sentiments humains: la compréhension et l'attention aux autres. Ecrire c'est aller vers l'autre, c'est transmettre et recevoir en écoutant intérieurement ce que cet autre va vous donner à découvrir.

    Ecrire en façonnant des pierres précieuses parfois. Ecrire en creusant des rigoles où l'autre va pouvoir ruisseler en toute quiétude.

    Ecrire pour rien, l'air de pas grand-chose avec une mine de vent et de nuages. Ecrire sur le temps qui passe accroché aux nuages justement. Ces nuages dont le mouvement nous entraîne ailleurs, dans un feuillage vert sombre ou coulent des fontaines lumineuses, entre les brins d'herbes ou sur la plume lisse d'un oiseau migrateur. Ecrire avec ces heures de rêveries en bracelets autour des poignets.

    Mesure aprés mesure retrouver le chemin qui mène vers l'ailleurs, puis encore un peu plus loin à l'intérieur de ces territoires flottants oscillant entre réminiscences du passé et présent, explorer négligemment, sans y prêter trop attention, les images qui naissent du voyage intérieur.

    Seront-elle évocatrices? Nul ne le sait quand il emprunte sa plume à l'oiseau migrateur. Quand son voyage commence "l'écrivain" ignore tout de la destination, tout des découvertes qu'il fera en route.

    C'est bien une des merveilles que recèle l'écriture : le mystère des chemins empruntés. Si l'on est chanceux on pourra même rêver que chaque voyage-texte trace sa propre courbe, son esquisse personnelle, invente des liaison inédites, à défaut d'être interdites...